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l’expectoration, ranime les forces vitales & musculaires, calme les coliques venteuses sans inflammation ni disposition inflammatoire ; fortifie l’estomac ; souvent elle remédie au dégoût produit par des humeurs pituiteuses ; elle est indiquée dans l’asthme pituiteux ; sur la fin du rhume catarral, dans la paralysie séreuse, le tremblement des fondeurs, le tremblement & les foiblesses occasionnés par des préparations mercurielles, les pâles couleurs, l’affection hystérique, la suppression du flux menstruel, & des lochies par l’impression des corps froids, intérieurement & extérieurement dans la gale.

La conserve d’aunée cause souvent chez les personnes délicates, un sentiment de constriction dans la région épigastrique ; d’ailleurs, elle convient dans la plupart des espèces de maladies où l’infusion de la racine est indiquée, & lorsque le sucre qui y abonde ne peut donner lieu à aucune incommodité.

L’extrait irrite, échauffe & fatigue plus l’estomac que la plus forte infusion de la racine.

L’eau distillée est presque inutile, ainsi que l’huile par infusion.

La racine fraîche est prescrite en apozème, depuis demi-once jusqu’à une once. La conserve à la dose d’une once. L’extrait depuis une demi-drachme jusqu’à une drachme.

On donne aux animaux la racine fraîche en infusion, à la dose de quatre onces, & la poudre de racines séches à la dose de demi-once.


AVOINE, AVEINE, AVÈNE. On doit prononcer aveine. M. Tournefort la place dans la troisième section de la quinzième classe, qui comprend les fleurs à étamines, qu’on nomme blé ou plantes graminées, parmi lesquelles plusieurs sont propres à faire du pain ; & il l’appelle d’après Bauhin, avena vulgaris, seu alba. M. le chevalier von Linné l’appelle avena sativa, & la classe dans la triandrie digynie.


Plan du Travail sur l’Avoine.


I. Description du genre.
II. De ses espèces.
III. Du terrain qui convient à l’Avoine, & de sa préparation.
IV. Du tems de la semer.
V. Du tems, & de la manière de la récolter.
VI. Des soins que l’Avoine exige dans le grenier.
VII. De la paille d’Avoine, considérée comme fourrage.
VIII. Analyse du grain d’Avoine.
IX. Du grain, considéré relativement à la nourriture des animaux.
X. Du grain, considéré relativement à la nourriture de l’homme.
XI. De ses propriétés médicinales.


I. Description du genre. Fleur apétale, à étamines, composée de trois étamines, de deux pistils & d’un calice ou bâle, qui renferme plusieurs fleurs, & se divise en deux valvules alongées, renflées, larges, sans barbe. Sous la bâle on trouve deux autres valvules qu’on peut considérer comme une corolle, du dos de laquelle s’élève une barbe très-longue, torse & articulée.

Fruit, semence solitaire, oblongue, aiguë aux deux extrémités, avec un sillon qui s’étend sur toute sa longueur. Dans l’espèce dont on parle ici, chaque balle renferme deux semences.

Feuilles, longues, étroites, embrassant la tige par leur base, les inférieures plus étroites que celles du froment.