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vesicaria. M. Von Linné le classe dans la diadelphie decandrie, & le nomme colutea arborescens.

Fleur, papilionnacée, (Pl. 2) composée d’un étendard A, de deux ailes B, de la carenne C, de dix étamines D réunies à leur base en deux parties par une membrane ; la partie supérieure est composée de deux autres étamines qui se trouvent, à leur égard, dans la disposition représentée en E, le pistil G, est placé au centre ; il est composé de l’ovaire, du stile & du stigmate. Toutes les parties de la fleur sont rassemblées dans le calice F, & ce calice est un tube court, divisé en cinq segmens inégaux & aigus.

Fruit. Le pistil dévient, par sa maturité, un légume H, semblable à une vessie I, applatie & ouverte en-dessus, & presque totalement vide, renfermant des semences K en forme de rein.

Feuilles, ailées, avec une impaire ; les petites feuilles ont chacune un pétiole implanté sur le pétiole général ; elles sont égales, très-entières, presqu’en forme de cœur, quelques fois échancrées au sommet, terminées par un stile blanchâtre.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port. Arbrisseau de trois à six pieds de haut, les rameaux lisses, les fleurs axillaires, jaunes, soutenues par des péduncules, disposées en grappes, lâches, pendantes ; les feuilles sont alternativement placées sur les rameaux.

Lieu. Les provinces méridionales, dans les bois ; il fleurit en Mai & en Juin.

Propriétés. Les feuilles ont un goût âcre & nauséeux ; elles sont purgatives, ainsi que les semences ; elles purgent légèrement sans donner des coliques, ni fatiguer l’estomac. Dès-lors, quelle nécessité d’acheter, à grands frais, de l’étranger, ce que la nature libérale fournit dans nos climats ?

Usage. On donne les feuilles desséchées, depuis deux drachmes jusqu’à une once & demie, en macération au bain-marie dans six onces d’eau.

Culture. Cet arbrisseau s’élève avec la plus grande facilité, il suffit de semer sa graine en bonne terre ; on peut l’employer dans les bosquets du printems & de l’automne. Il y a une variété dont les siliques sont purpurines ; une autre à fleurs couleur de sang ; enfin, une autre à feuilles ovales & très-entières : il est constant que les semis réitérés & une bonne culture, fourniront beaucoup d’espèces jardinières.

La seconde espèce de baguenaudier est celui à feuilles ovales & oblongues ; il diffère du premier par ses tiges blanchâtres, par ses feuilles cotonneuses & blanchâtres en-dessous, d’un beau verd & lisses en-dessus ; par sa fleur dont la carenne est plus courte que l’étendard ; par ses ailes qui sont à peine distinctes. Son légume est une vessie renflée, marquée d’une suture longitudinale dans toute sa longueur, & entr’ouverte à sa base. Les fleurs sont d’un rouge éclatant. Ce sous-arbrisseau est originaire d’Éthiopie ; il demande à être semé sur couche dans les provinces du nord ; & dans celles du midi, il passe l’hiver en pleine terre, s’il est planté dans une bonne