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qui ont travaillé sur l’usage du baromètre. Une colonne de mercure de vingt-sept pouces, qui éprouve la chaleur de l’eau bouillante, se dilate de six lignes, suivant M. Deluc, de six lignes & demie suivant M. de Rocheblave ; & de cinq lignes seulement, suivant M. Legaux de Metz. Cette variété annonce au moins que les expériences ont été faites par des procédés différens, mais ces physiciens admettent la même correction, c’est-à-dire, celle proposée par M. Deluc. Il s’agit de ramener le baromètre toujours à la même température ; pour cela prenez un terme moyen, par exemple, dix degrés au-dessus du terme de la glace, du thermomètre de Réaumur : à ce terme, la hauteur du mercure dans le baromètre sera prise telle qu’elle se trouvera. Si la chaleur est plus forte, on retranchera de cette hauteur autant de seizième de ligne, que le thermomètre marquera de degrés au-dessus de dix ; si au contraire elle est moindre, on ajoutera autant de seizième de ligne que le thermomètre marquera de degrés au-dessous de dix ; alors toutes les observations seront faites comme si la température étoit constante. Suivant M. Legaux de Metz, c’est du point de zéro du thermomètre qu’il faut commencer à compter les degrés pour la correction.


Section II.

Des variations des baromètres, & des causes qui les produisent.

Un baromètre bien construit & très-sensible reste rarement dans la même position ; on le voit s’élever & s’abaisser tour à tour, tantôt par une progression insensible, tantôt très-rapidement. Les changemens de tems paroissent succéder à ces variations, & quelquefois les précéder. Quelle en peut être la cause ? Beaucoup de physiciens l’ont cherchée, plusieurs ont bâti sur cet objet des systêmes qui tous expliquent très-bien quelques variations isolées, mais aucun ne peut rendre raison de toutes à la fois. Il est donc plus prudent de choisir, dans ces différens systêmes, les parties qui se rapprochent du fait & de la vérité, que d’adopter un systême entier.

Il est constant d’abord que la hauteur moyenne du mercure est en france de vingt-sept pouces & demi ; que les variations ne s’y étendent guère au-delà de trois pouces, c’est-à-dire, son plus grand abaissement est à vingt-six pouces, & sa plus grande élévation à vingt-neuf. Ces variations diminuent à mesure que l’on approche de l’équateur, où elles sont très-peu de chose ; au contraire, elles vont en augmentant, en s’approchant des régions septentrionales. Communément lorsque le mercure baisse, à quelque hauteur qu’il soit, il annonce que le tems va passer du beau au variable, du variable au mauvais, & que s’il est au mauvais, il le deviendra encore davantage ; au contraire, s’il monte, le tems tournera au beau.

Tout ce qui peut augmenter la pesanteur de l’atmosphère, tout ce qui peut la diminuer, déterminera nécessairement l’élévation & la descente du mercure dans le tube du baromètre ; ainsi les vents,