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les vapeurs, les exhalaisons, la chaleur, le froid, la quantité d’air que l’eau réduit en vapeurs & nageant dans l’atmosphère, sous la forme de brouillard ou de nuage, laisse échapper par sa dilatation, toute celle qu’elle absorbe par sa condensation, toute celle encore que les fermentations intestines du globe, celles des corps en fermentation ou en putréfaction laissent échapper, sont autant de causes principales qui font mouvoir le baromètre.

Les vents froids, les vents impétueux ou qui soufflent les uns contre les autres en différens sens, condensent l’air, l’accumulent, pour ainsi dire, dans de certaines régions, ce qui rend l’atmosphère plus pesante, & en état de soutenir la colonne de mercure plus haut ; au contraire les vents chauds, mais secs, dilatent l’air & le rendent plus léger, &, dans ce cas, la colonne de mercure est moins haute.

Les vapeurs & les exhalaisons augmentent la masse de l’air. Si elles ne sont pas raréfiées sur le champ par la chaleur atmosphérique, elles ne s’élèvent point dans les régions supérieures, & agissent immédiatement, par leur poids, sur la colonne de mercure. Elle descendra lorsque ces vapeurs & ces exhalaisons auront été entraînées vers la terre par la chute de la pluie, de la neige & de la grêle, parce que l’atmosphère aura repris alors sa première légèreté. Il en sera de même de l’absorption & de la restitution de l’air échappé des différentes substances qui le contenoient, soit par la chaleur générale, soit par les fermentations.


Section III.

Indications les plus exactes du baromètre.

Les principales causes des variations connues, peut-on compter sur sa marche, & doit-on ajouter quelque confiance à ses indications ? On le peut jusqu’à un certain point, & il y a des cas où cette indication est assez sûre ; cependant il ne faut pas y ajouter foi en toute occasion, & en même tems accuser de mensonge cet instrument, si le changement annoncé n’a pas lieu. Il peut arriver que la cause qui devoit opérer ce changement cesse tout d’un coup d’agir, par une révolution subite & imprévue ; mais à force d’observations & d’exactitude, voici quelques règles tracées par d’excellens physiciens, & sur lesquelles on peut compter. Elles sont tirées du Mémoire de M. Changeux, inséré dans le Journal de physique 1774, Août, p. 100.


Première Règle.

Le mercure qui monte & descend beaucoup annonce changement de tems. En général les différentes inconstances du mercure dénotent les mêmes inconstances dans le tems.


Deuxième Règle.

La descente du mercure n’annonce pas toujours de la pluie, mais du vent. Les vents, en rassemblant ou dissipant les vapeurs aqueuses & les nuages, augmentent ou diminuent la masse de l’atmosphère. Ils doivent donc, suivant leur nature, faire monter & baisser le baromètre, & cet instrument indique autant la différence des vents, que