Aller au contenu

Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

velues, branchues ; les rameaux sont alternativement placés ; des fleurs jaunes naissent au sommet.

Lieu. Les terrains ombrageux & humides. La plante est vivace, & fleurit en Juin & Juillet.

Propriétés. La racine de cette plante est d’une odeur agréable, quoiqu’assez forte ; le goût en est âcre & amer : elle est astringente, sudorifique, cordiale, & M. Chomel la vante beaucoup comme fébrifuge.

Usages. On se sert, pour l’homme, de la racine cueillie au printems. La décoction de la racine fraîche le donne à la dose d’une once, ou d’une poignée de la plante infusée dans une livre d’eau. La dose de la racine, réduite en poudre, à une drachme dans du vin, & elle résout le sang extravasé à la suite des chûtes ; ce que produit aussi le suc des feuilles donné à la dose de trois onces. Aux animaux, on donne la décoction de toute la plante, à la dose d’une forte poignée dans une livre d’eau, & la poudre des racines, depuis demi-once jusqu’à une once. On tire de cette racine un extrait utile dans le crachement de sang, dans la diarrhée, dans la dyssenterie, & dans les pertes des femmes. Tel est, en général, ce qui a été dit sur les propriétés & les usages de la benoite. Mais de combien ne faudra-t-il pas rabattre de ces propriétés, si on consulte la Pharmacopée de Lyon, publiée par M. Vitet ? « Les feuilles, dit-il, fortifient peu l’estomac & les intestins ; elles sont rarement utiles dans la diarrhée avec foiblesse de l’estomac, & sur la fin de la dyssenterie bénigne ; elles ne remédient point à la suppression du flux menstruel, par l’impression des corps froids ; à la suppression des lochies, par l’action d’un corps froid ; elles favorisent peu la suppression des hémorragies internes, & il est très-douteux que la racine soit indiquée dans ces espèces de maladies. » À qui faut-il en croire ?


BEQUÈNE. Poire. ( Voyez ce mot.)


BÉQUILLER. J’emprunte ce mot en entier du Dictionnaire économique. Se dit, dans le jardinage, quand on a fait un petit labour avec une houlette, ou une espèce de béquille, ou avec la serfouette, ou la bêche, dans des caisses d’arbrisseaux, ou dans une planche de laitue, pois, fèves, chicorées, fraisiers, &c. Cela se fait pour ameublir la terre qui paroît battue, en sorte que l’eau de pluie ou les arrosemens puissent pénétrer jusqu’au fond de la motte qui est dans la caisse, ou du moins au-dessous de la superficie, pour servir de nourriture aux racines.

M. Duhamel, dans son ouvrage sur la culture des terres, observe que dans le pays d’Aunis, on donne au blé qui est en terre, deux petits labours, avec l’instrument appelé béquille ou béquillon. Comme cette province est très-peuplée, il en coûte peu pour faire donner cette façon par des femmes, & la récolte en devient beaucoup meilleure, quoique ces labours détruisent beaucoup de pieds de froment.

La béquille est un instrument de fer recourbé, moins large que la râtissoire, mais recourbé en rond,