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milation ; en un mot, plus de fonctions vitales ; la plante se fane & périt. Une description des parties organiques du blé jettera un plus grand jour sur cette théorie.

Section III.

Des parties organiques du Blé.

De la racine. La racine du blé est un corps organisé, qui est à la plante ce que la bouche, l’œsophage & l’estomac sont aux animaux. Elle est composée des mêmes substances que le tronc & la tige entière ; savoir, de la substance corticale, de la substance ligneuse, & de la substance médullaire. Quoiqu’au premier coup d’œil ces trois substances paroissent fort différentes l’une de l’autre, on retrouve cependant dans toutes, la même contexture & le même mécanisme. La substance médullaire paroît seule s’en écarter un peu, c’est-à-dire que dans l’écorce, tant intérieure qu’extérieure, on distingue, comme dans le bois, les fibres, les utricules, les trachées, & le vase propre.

I. Des fibres. Elles sont d’une contexture solide, & très-propres à former la charpente de la plante. Elles sont à celles-ci ce que les os, & vraisemblablement les nerfs, les artères & les veines sont aux animaux ; leur lacis réticulaire les fait assez ressembler aux filets d’un pêcheur. L’intervalle des mailles est rempli d’un nombre infini de petites vessies de figures différentes ; l’intérieur des fibres est creux : ce sont des espèces de canaux par où la séve, introduite dans la racine par les orifices placés à ses extrémités, commence son cours.

II. Des utricules On vient d’observer que l’intervalle des mailles fibreuses communément désigné sous le nom de parenchyme, étoit rempli d’un nombre infini de petits vaisseaux ; ce sont les utricules, ainsi nommés parce qu’ils ont la forme d’une outre renflée par le milieu, & fort étroite vers les extrémités : ils sont placés horizontalement, & communiquent les uns aux autres par une double ouverture, propre à donner & à recevoir successivement un suc clair provenant des fibres voisines.

III. Des trachées. Entre les fibres & les utricules, on distingue des lignes spirales & perpendiculaires, recouvertes d’une membrane écailleuse qui paroît leur servir de tunique : ce sont les trachées, vaisseaux vides en apparence, mais réellement remplis d’air, semblables en tout aux vaisseaux qui servent de poumon aux insectes. Ils sont remarquables par une suite d’anneaux placés de distance en distance, & doués d’un mouvement élastique.

IV. Du vase propre. Ce que les botanistes ont nommé le vase propre, est un assemblage de petits vaisseaux tous différens de ceux qu’on vient de décrire sous le nom d’utricules. Le vase propre est destiné à recevoir & à charier dans toute la plante une huile essentielle, à laquelle est presque toujours uni l’esprit recteur, substance singulière, incoërcible, d’une ténuité & d’une activité si grande, qu’on ne l’obtient jamais seul, sans qu’il adhère à une base quelconque. Les petits vaisseaux qui constituent le vase propre, sont placés circulairement