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très-exalté, & analogue à la semence des animaux.


Section IV.

De la floraison & des parties organiques de la fructification.

Quoiqu’on ne distingue dans le froment aucune fleur proprement dite, on y remarque cependant toutes les parties qui servent à la réproduction d’un nouvel individu. À mesure que le chalumeau s’accroît & s’élève, il perd insensiblement quelque chose de son diamètre, au point même qu’il paroît, à son dernier nœud, diminué de plus d’un tiers ; mais en récompense, l’intérieur n’en est plus vide, la substance médullaire en remplit entiérement toute la capacité : elle s’y trouve en plus grande abondance, & cependant plus exaltée que par-tout ailleurs, si ce n’est dans sa liaison sans doute, ou collet, pour féconder la nature, prête à faire les derniers efforts pour la réproduction des nouveaux germes, & cette merveille doit s’opérer & se répéter au même instant, dans toutes les divisions de l’épi. On peut donc envisager cette partie du chalumeau, comme un axe commun, où sont implantés dans un ordre alterne, (Pl. 9, Fig. 12) & pour l’ordinaire, au nombre de 21, différens pédicules d’où sortent les balles ; domicile commun des agens mâles & femelles de la fructification. C’est donc ici plus que jamais, qu’on va trouver & admirer l’analogie constante qui subsiste entre les individus des règnes végétal & animal.

Chaque balle est composée de deux feuilles KK, (Planche 10, Fig. 18) servant d’enveloppe commune, & de quatre autres feuilles AA, CC, faisant les fonctions de pétales, & formant de chaque côté deux espèces de calices. La balle est terminée par un cinquième calice II, presque toujours avorté.

Les deux premières feuilles KK sont concaves, & n’offrent rien de fort particulier ; elles sont destinées à recouvrir la balle en entier, sans doute pour en défendre l’intérieur contre des accidens fâcheux auxquels elle est sans cesse exposée. Les deux feuilles AA, CC, qui forment le calice, sont d’une structure très-singulière. Quoique simples, elles paroissent cependant doubles au premier coup d’œil, c’est-à-dire, qu’elles sont concaves d’un côté, convexes de l’autre ; de manière pourtant, que, repliées sur elles-mêmes, elles forment une retraite propre à recevoir d’abord le pistil & les étamines, & par la suite le nouveau grain de blé. On trouve au fond du calice dont on vient de parler, un corps rond par bas, BB, DD, (Fig. 18) & AA, (Fig. 19 & 20) applati vers le haut, & surmonté d’une espèce d’aigrette brillante EE, (Fig. 18) & BB, (Fig. 19 & 20) composée de petits tubes sans nombre : M. Poncelet croit que ce sont les extrémités des fibres qui composent le tissu vasculaire des membranes, vulgairement appelées son. Le demi-globe dont on vient de parler, connu par les botanistes sous le nom de pistil, paroît double ; du moins on y distingue deux orifices appelés stigmates : ces deux pièces sont analogues à la matrice des ani-