Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/317

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ces mêmes globules déjà découverts dans la substance des lobes, plus particuliérement connue sous le nom de farine ; il ne vit rien de semblable, mais beaucoup de particules d’une organisation commencée, c’est-à-dire, de vésicules de différentes couleurs, grises, jaunâtres, quelques-unes même tout-à-fait noires, de cavités, de portions de tubes, de filets, &c. & tout cela, dans une très-grande confusion.

Le onzième jour il retira de terre son grain de blé, & observa qu’en vingt-quatre heures les trois racines & les feuilles séminales avoient pris un accroissement de plus de six lignes, & il n’observa que cela de particulier. M. Poncelet résolut de laisser tranquillement végéter ce grain avant que de l’examiner de nouveau ; & un mois après seulement, il le retira de terre. Sa tige portoit alors quatre pouces de hauteur, l’extrémité des feuilles comprises. Il distingua sans peine le sac ou enveloppe extérieure, communément appelée son. Ce sac étoit absolument vide, flasque, & adhéroit à la tige, entre les racines & le premier nœud. Il examina ensuite avec la lentille, n°. 7, l’un des brins de cette racine, (Fig. 7) & il apperçut une infinité de mamelons irréguliers, les uns ronds, les autres presque angulaires, quelques-uns plats, d’autres convexes, tout cela parsemés de tubes, dirigés en tout sens, mais dont il ne pouvoit appercevoir que des portions séparées, parce que l’ensemble offroit seulement des parties d’une organisation assez compliquée : il observa aussi de distance en distance en AB, (Fig. 7) des filets de racines transparens, & qui parurent être de même nature que les maîtres brins de la racine HHH. (Fig. 8.)

Le génie observateur de M. l’abbé Poncelet, fort mécontent de ce qu’il n’avoit pu découvrir rien de bien satisfaisant au sujet de la ramification qu’il croyoit avoir remarquée dans l’intérieur des deux lobes, & qu’il nommera désormais racine séminale, forma la résolution de revenir sur ses pas, pour voir s’il ne trouveroit rien de nouveau concernant la communication des globules avec le germe, au moyen de quelques vaisseaux jusqu’à présent inconnus ; il enleva de terre un grain de blé, qui n’avoit encore poussé qu’une feuille unique de deux pouces de hauteur, & qui servoit d’enveloppe à la tige entière. À cet âge, la tige se nourrit de deux façons, & par la racine extérieure qui pompe les sucs de la terre, & par la racine séminale qui pompe les sucs contenus dans les globules des deux lobes : semblable en quelque façon à un enfant qui tetteroit sa mère, & que l’on nourriroit en même tems de soupe & de bouillie.

Il observa dans cette jeune plante, d’abord le sac, qui parut presque vide ; & pressé légérement, il en sortit un lait aussi épais que de la crême. Il en mit sur un porte-objet de cristal, (Fig. 9) & avec les lentilles n°. 67, il vit bien distinctement l’existence de la racine séminale, distribuée dans toute la masse de cette petite portion de lobe, placée sur le porte-objet du microscope simple. Il distingua les