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Fig. 22.) Ce grain, ci-devant de la figure d’un demi-globe, avoit perdu sa première forme : il étoit devenu beaucoup plus alongé. Il remarqua dans la partie inférieure AA, (Fig. 22), deux espèces d’ailerons environnés, à leur extrémité, de petites pointes semblables aux crochets d’une aile de chauve-souris. La partie supérieure B étoit terminée en forme de cône tronqué. Elle étoit recouverte d’une infinité de petits filets qui ont paru être l’extrémité des tubes qui composent le tissu vasculaire, vulgairement appelé son. Ces tubes étoient très-sensibles au microscope, garnis de la lentille n°. 6. (Voyez Fig. 23 de la même Planche, où est dessiné un fragment du son.) C représente le grain de froment dans la cavité d’une des feuilles de la balle.

Après avoir ouvert la seconde capsule, il trouva un grain tout-à-fait semblable à celui qui vient d’être décrit, avec cette différence néanmoins, qu’il étoit beaucoup plus petit ; singularité constamment observée dans toutes les capsules, & qui rend raison de l’inégalité des grains dans un même épi, les uns sensiblement plus gros que les autres.

Enfin il ouvrit la troisième capsule, qui se trouve toujours au sommet de la balle II, (Fig. 18) & il trouva encore une étamine M ; mais le grain étoit si petit, qu’à peine pouvoit-on l’appercevoir. Ce dernier grain ne parvient jamais à un état de maturité.

La Figure 24, Pl. 10, représente le grain de la capsule C. (Fig. 18) Ce grain ouvert par le milieu, on apperçoit au dedans comme un commencement de substance spongieuse, d’un verd très-foncé ; mais à l’aide du microscope, il ne paroît ni mamelons, ni globules.

Le premier Juillet, M. l’abbé Poncelet entreprit d’examiner dans le plus grand détail, tout l’intérieur d’une balle. Pour cet effet, il retira de la capsule inférieure un grain ; & ouvert par le milieu, il se trouva être rempli d’une liqueur laiteuse. Cette liqueur mise au microscope simple, garni de la lentille n°. 6, offrit bien distinctement l’existence de la racine séminale, ainsi qu’il a déjà été dit. Cet examen fut continué le 6 Juillet sur une balle tirée d’un épi sur pied. Le premier grain inférieur fut enlevé & dépouillé de ses enveloppes ; on vit que le son étoit composé d’une première pellicule ou membrane blanche comme du coton A. (Fig. 25, Pl. 10.) Cette pellicule, placée au microscope double, garni de la lentille n°. 5, présenta un assemblage d’une infinité de tubes remplis d’une liqueur claire & brillante ; des globules transparens & brillans comme la liqueur, étoient parsemés d’espace en espace. M. Poncelet examina ensuite la membrane ou pellicule B du son. Elle étoit d’une belle couleur verte : l’intérieur en étoit si visqueux, que la membrane entière adhéroit aux doigts ; & lorsqu’on vouloit l’en séparer, il restoit un fil qui s’alongeoit considérablement. Cette membrane placée au microscope double pour en observer l’intérieur, fit voir qu’elle étoit enduite d’une substance luisante, disposée par petites masses d’inégale grosseur. Ne seroit-ce pas là que se forme & que