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que le grand barbeau & le barbeau turc, ainsi nommé parce qu’il croît spontanément en Turquie, & est vivace. La première espèce se sème en Septembre ou en Octobre, & les autres au premier printems. Meilleure sera la terre, plus elle sera bien préparée, & plus les fleurs seront belles. On peut même les semer sur couche dans le climat de Paris. Ces fleurs figurent mieux dans un bouquet que sur la plante, parce qu’elles sont trop espacées les unes des autres.


BLUTEAU, BLUTOIR. Il y en a de deux sortes : le premier est un sas de crin, ou d’étamine, ou de toile, qui sert à séparer le son de la farine ; le second a la même forme, & agit par les mêmes principes. C’est également un cylindre composé par des feuilles de fer-blanc, trouées comme des râpes, & par des fils de fer placés circulairement les uns à côtés des autres, & à une distance assez rapprochée pour ne pas laisser passer le grain, mais seulement les ordures auxquelles il est uni. Ce seroit un crible s’il étoit plat & à découvert. Tous, les deux sont utiles, & même nécessaires, dans un ménage un peu considérable.

Des bluteaux simples. Il est inutile de décrire séparément l’un & l’autre, puisqu’ils ne diffèrent que par les toiles de finesse différente ; par les trous dans le premier, & par les grilles dans le second. En parlant de celui-ci, j’indiquerai les différences.

Les bluteaux sont nécessairement composés de deux pièces principales : le bluteau proprement dit, ou cylindre, & la grande caisse ou coffre du bluteau. (Voyez Fig. 1, Pl. 11.) La caisse qui renferme le bluteau n’est pas représentée ici, parce qu’il est aisé de s’imaginer le cadre recouvert de planches, quelquefois même on supprime les planches, & on recouvre le tout par de grosses toiles à plusieurs doubles. La caisse du bluteau à farine est un grand coffre de bois, long de sept ou huit pieds, large de dix-huit ou vingt pouces, d’environ trois pieds de haut ; élevé sur quatre, ou six, ou huit soutiens de bois en forme de pied. Ces proportions doivent être plus étendues pour les bluteaux à grains.

Le cylindre A ici représenté, est pour le grain ; il est alternativement garni de feuilles de tôle, percées à jour comme des râpes, CC, & de fils d’archal EEE, posés parallélement les uns aux autres.

Dans les bluteaux à farine, il existe trois ou quatre divisions, suivant l’espèce de pain qu’on veut faire, & le bahut est coupé par autant de divisions faites avec des planches, qu’il y a de différentes toiles pour recouvrir le cylindre ; de sorte que chaque division de planches forme une espèce de coffre séparé, qui renferme une farine, relatif à l’étamine qui couvre le cylindre dans cette partie ; ce qui donne la première, la seconde, la troisième farine, & le gruau, que quelques personnes appellent fine fleur de farine, farine blanche, farine, enfin, gruau.

Dans les ménages un peu considérables, la farine, telle qu’elle vient du moulin, est transportée dans l’appartement au-dessus du