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À
SON ALTESSE ROYALE
PIERRE LÉOPOLD,
ARCHIDUC D’AUTRICHE,
GRAND DUC DE TOSCANE, &c. &c. &c.


Sans l’Agriculture, l’Habitant du pays le plus fertile est misérable, sans le Commerce il est pauvre ; & l’Agriculture & le Commerce marchent nécessairement sous l’étendard de la Liberté. Votre Altesse Royale étoit pénétrée de ces grandes vérités lorsque pour le bonheur de la Toscane elle y prit les rênes du Gouvernement.

À cette époque, cette belle partie de l’Italie se trouvoit écrasée sous le poids du régime prohibitif le plus révoltant. Des Tribunaux, inspecteurs de toutes les espèces de commestibles & de tous les objets de Commerce, décourageoient le Cultivateur qui n’étoit pas maître de disposer de ses denrées, vexoient les Négocians nationaux par des Droits multipliés à l’excès, obscurément énoncés dans les tarifs, repoussoient le Commerçant étranger ; & la disette, la famine même, naissoient à la suite des opérations fiscales de ces Tribunaux, qui prenoient pour prétexte de leur vigilance destructive, la nécessité de pourvoir à la subsistance du Citoyen.