Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/6

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L’étonnement du Voyageur & du Commerçant égale aujourd’hui leur admiration. Une armée de Gardes, de Commis, d’Employés n’interrompt plus leur route à chaque instant, & ils joignent leur voix à celle des nationaux, pour bénir le Souverain qui veut réunir, sous un seul & unique impôt, tous les droits à payer sur les frontières de ses États.

Les marais n’infectent plus l’air de leurs miasmes empoisonnés ; des Émigrans de toutes les parties de l’Europe accourent, sous les auspices de la liberté & de la protection, pour les dessécher, les cultiver ; & la terre, fière d’être travaillée par des mains libres, a secondé leurs efforts. L’heureux Laboureur du Grand Duché ne craint plus de voir ses moissons dévastées, ou par les bêtes fauves, ou par le gibier. Les prérogatives & les honneurs accordés aux Cultivateurs, ont fait décupler les produits du sol ; l’industrie s’est ranimée, & les Manufactures ont enfin trouvé dans ses produits, les matières premières dont la fiscalité empêchoit autrefois la foible exportation. En un mot, la Toscane a changé de face sous un Prince ami de la liberté, Protecteur de l’Agriculture & des Arts utiles, parce que chaque classe de Citoyens a été instruite, & parce qu’une nouvelle émulation s’est emparée de tous les ordres de l’État, & les a portés à concourir avec le Souverain au bonheur de la Patrie.

Une Épître Dédicatoire est ordinairement un tissu de louanges imaginaires données par l’Auteur. Ici ce n’est pas l’Auteur qui loue, ce sont les faits : c’est des principes de gouvernement, justifiés par le succès, que naît l’éloge. Je ne suis que simple Historien. Puisse l’Ouvrage que j’ai l’honneur de publier sous les auspices de Votre Altesse Royale, en répondant au but de son Administration, être utile à ses Sujets,


Je suis avec respect


DE VOTRE ALTESSE ROYALE.


Le très-humble & très-obéissant serviteur,
ROZIER.