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moyens sont les plus prompts & les plus faciles, mais pas aussi avantageux que le troisième. Si le terrain de la caféterie est trop humide, le plant jaunit, sa végétation est lente, & il est peu propre à la transplantation.

Il arrive presque toujours que les colons manquent de plant pour achever leurs transplantations. Ce défaut retarde leurs travaux & recule leur récolte. On sent tous les inconvéniens qui résultent d’en aller chercher fort loin, & du changement de terrain ; il vaut donc mieux avoir des milliers de plants de trop dans ses pépinières, que d’en manquer.

Il est nécessaire de faire des semis tous les ans, afin de remplacer les sujets qui ont péri par les coups de soleil, les sécheresses, les gros vers, les poux assez connus dans nos îles, & les araignées, qui détruisent assez souvent les arbres les plus vigoureux dans les caféteries, mais sur-tout dans les premières années de leur transplantation.

Les semis donnent quelquefois des variétés, & il peut en résulter des découvertes. Les deux petits cafés, confondus à Bourbon sous les noms d’adon, d’oden ou d’ouden, dont la qualité est supérieure, ne sont que des variétés que l’on doit vraisemblablement à la culture. Si on desire multiplier les variétés que l’on obtient par ce moyen, il faut employer la greffe.

Il a paru depuis quelques années un petit scarabée noir qui ronge les feuilles des cafés. Cet insecte est plus à craindre dans les pépinières que dans les caféteries formées. Il y a lieu de croire qu’il a été apporté du cap de Bonne-Espérance. Les hollandois mettent le soir sur les arbres, des cornets de papier ou de feuilles, dans lesquels ces insectes vont se nicher en foule pendant la nuit. On retire les cornets de grand matin, & l’on détruit tous les scarabées qu’ils contiennent. On peut joindre à cette méthode celle de secouer les arbres ; ces insectes tombent par terre, & on les tue.

Un autre insecte blanc, qu’on nomme pou à l’île de France, s’attache aux branches, aux feuilles & même aux racines des cafés ; il les fait languir ; & on ne voit guère de ces poux que dans les semis qui sont placés dans des terrains secs & arides. Lorsqu’on les arrose souvent, il ne paroît plus de poux.

On a essayé de former des caféteries en plantant des graines dans les champs. Ce moyen ne peut avoir du succès que dans les quartiers pluvieux ; cependant comme les cafés qui n’ont pas été transplantés conservent leur pivot, ils résistent mieux aux ouragans.

Soit qu’on plante le café de graines pour rester en place, soit qu’on le transplante, on ne doit cultiver dans le même champ que du maïs & des petits pois, en éloignant ceux-ci des plants, & en ramant les autres, pour qu’ils ne cherchent point à s’attacher aux cafés ; encore ne doit-on le faire que pendant les deux premières années, après lesquelles on ne doit rien cultiver du tout parmi les cafés. Les pois du Cap sont sujets aux poux, & les communiquent aux arbres. L’ambravade lui-même, arbrisseau légumineux, dont on fait tant de cas