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qu’il n’est composé que d’une seule enveloppe, qui est tantôt nue, & tantôt garnie de poils & d’épines, & quelquefois d’écailles placées à sa base : ainsi, le calice est nu dans la morgeline, velu dans le pavot, épineux dans le coris, & écailleux dans l’œillet ; il est double lorsqu’il est composé de deux ou plusieurs enveloppes remarquables, toutes néanmoins très-distinguées de la corolle, comme dans la mauve (Fig. 12). La nature toujours riche & magnifique dans ses variétés, a donné des calices communs à un grand nombre de plantes. Ces calices communs renferment plusieurs fleurs toutes disposées sur le même réceptacle ; cette espèce de calice subsiste ordinairement jusqu’à la maturité des fruits. Outre ce calice commun dans les fleurs à fleurons & à demi-fleurons, chaque fleur a encore son calice particulier, comme dans le chardon, la laitue, la scabieuse, &c. On distingue trois sortes de calices communs ; le calice commun simple qui n’est composé que d’une seule pièce, ou qui n’est formé que d’un seul rang d’écailles qui ne se recouvrent point les unes les autres, comme dans la barbe de bouc (Fig. 13) ; le calice commun embriqué, c’est-à-dire, composé d’écailles ou de folioles disposées sur plus d’un rang, & qui se recouvrent par gradation comme les tuiles d’un toit ; les calices du scorsonnère (Fig. 14) du chardon sont de ce genre : enfin, le calice commun caliculé ; c’est le calice commun simple, garni à sa base extérieure de petites écailles qui forment presqu’un second calice, plus court que l’autre au moins de moitié, comme dans le seneçon, (Fig. 15) la lampsane, la cacalia, &c. &c.

On considère aussi dans le calice, soit propre, soit commun, sa forme extérieure, & sa position par rapport à l’ovaire, ou aux différentes parties de la fleur dont il est quelquefois chargé : ainsi, on dit qu’il est arrondi dans le pain de pourceau, tubulé dans l’œillet, supérieur à l’ovaire dans le chèvrefeuille, corollifère & staminifère dans la rose, raboteuse dans les conyses, &c. &c.

Si la nature est si variée par rapport à la forme des calices, elle ne l’est pas autant par rapport à leurs couleurs : en général, presque tous les calices sont verts ; cependant on en trouve de rayés de blancs & de verts ; d’autres sont verts en-dehors, & blancs en-dedans, ou entièrement blancs, ou totalement jaunes ; quelques-uns sont bordés de rouge. Cette couleur verte, qui paroît être propre au calice, ne vient, suivant Cesalpin, que de ce qu’il est une prolongation de l’écorce du péduncule ; cependant cette couleur verte ne peut servir à distinguer les calices d’avec les pétales, puisqu’il y a des pétales verts, & des calices de différentes couleurs. M. M.


CALICULÉ, Botanique. On désigne sous ce nom le calice commun simple, dont la base extérieure se trouve garnie de petites écailles qui forment presque un second calice, mais qui est beaucoup plus court que l’autre, dont il n’égale jamais la moitié. Les calices