Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/60

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grande quantité d’alimens, leur mauvaise qualité : les vaisseaux de la tête sont alors distendus, les yeux enflammés, la bouche chaude, le pouls plein & fort, l’animal ne se remue qu’avec peine ; quand il est couché, il est impossible de le faire lever ; il refuse de manger : le mouton a beaucoup de peine à se rendre à la bergerie ; à peine y est-il arrivé, qu’il se couche, se met en peloton, & ne fait aucun mouvement.

Les chevaux qui ont une tête grasse & une grosse ganache, sont plus sujets à cette maladie que les autres. Le bœuf y est encore plus exposé que le cheval. Le sang de cet animal se raréfie beaucoup en été, sur-tout lorsqu’il travaille. Il étend les vaisseaux déjà tendus par eux-mêmes ; tout son corps résiste à cet effort, excepté le cerveau & le cervelet, où toute l’action est employée à le comprimer ; d’où il s’enfuit l’assoupissement, & quelquefois l’apoplexie. Dans ce dernier cas, le bœuf perd toute connoissance ; il est privé de mouvement & de sentiment, tombe tout à coup, & passe pour ainsi dire, en un clin d’œil, de la plus grande vigueur au plus grand dépérissement, & de la vie à la mort, sans qu’il soit possible de le secourir.

L’assoupissement de la première espèce cède à l’usage des breuvages tempérans nitrés, aux lavemens émolliens & au repos. Il n’en est pas de même du second, qui, outre ces remèdes, exige des saignées répétées, sur-tout à l’arrière-main, en observant, quant au mouton, de la proportionner à ses forces & à son âge. Trois onces suffisent à cet animal chaque fois. On traite de même l’assoupissement qui reconnoît pour cause un coup violent donné sur la tête ; mais dans celui qui est l’effet d’une tumeur placée sur le sommet de cette partie, il est essentiel de débrider la plaie pour donner issue à la matière, sans quoi, comme nous l’avons observé, elle gagneroit la moelle de l’épine, & le cheval seroit en danger de mourir subitement. M. T.


ASTER, ou Œil de Christ. M. Tournefort place cette plante dans la quatrième section de la quatorzième classe, qui comprend les herbes à fleurs radiées, & à semences couronnées d’aigrettes. Il l’appelle, d’après Bauhin, aster atticus cœruleus vulgaris. M. le chevalier Von Linné la classe dans la singénésie polygamie superflue, & la nomme aster amellus.

Fleur, radiée, c’est-à-dire, composée de fleurs à fleurons, & de fleurs à demi-fleurons, (voyez ces mots) portées sur le même calice D ; les fleurons C occupent le centre de la fleur nommé disque, (voyez ce mot) & les demi-fleurons B, la circonférence appelée couronne. Les fleurons sont hermaphrodites, & les demi-fleurons femelles. Le calice commun à ces deux espèces de fleurs, est représenté en D.

Fruit ; les semences E sont solitaires, ovales, couronnées d’une aigrette simple.

Feuilles, d’une seule pièce, nullement portées par des pétioles, mais adhérentes à la tige ; elles sont entières, oblongues, rudes, marquées de trois nervures.

Racine A, rameuse, fibreuse.