Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/603

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elle est prescrite depuis demi-drachme jusqu’à deux drachmes, incorporée avec un sirop, ou délayée dans cinq onces d’eau, réduite en petits morceaux, depuis une drachme jusqu’à demi-once, en macération au bain-marie dans six onces d’eau ; pour les animaux, en infusion à la dose de demi-once.


CARMINATIF. C’est le nom que l’on donne aux remèdes qui chassent de l’estomac & des intestins, les vents qui se sont cantonnés dans ces parties. Si on s’en tenoit à l’éthimologie de ce mot, on entendroit par carminatifs, tous les remèdes propres à calmer, & à enchanter les douleurs ; mais on ne connoît dans cette classe que ceux qu’on tire de l’opium.

L’usage a prévalu ; on ne donne le nom de carminatifs qu’aux remèdes qui chassent les vents ; or, ces remèdes peuvent être des émétiques, des purgatifs & des aromatiques.

Si les vents doivent leur exigence à des amas de matières putrides, fixées dans les premières voies, tout remède qui en procurera la sortie par le vomissement, sera un remède carminatif.

Si les matières indigènes ont passé dans les secondes voies, c’est à-dire dans les intestins, elles donnent naissance à des coliques venteuses, souvent fort douloureuses ; alors on fait usage de limonade légère, & on purge le malade ; ces moyens seront des carminatifs.

Mais si les vents sont fixés dans l’estomac, par le relâchement de ce viscère, l’infusion de plantes aromatiques, comme le thé, la lavande, l’anis, &c. les amers, comme la camomille romaine, &c. les spiritueux à petite dose, donneront du ton à l’estomac, chasseront les vents, & mériteront le nom de carminatifs.

Il faut bien prendre garde d’abuser de ces derniers moyens, sur-tout des spiritueux, il s’ensuivroit deux abus dangereux : on fixeroit dans l’estomac les substances putrides, & on courroit les risques de faire naître une inflammation dans l’estomac & dans le bas-ventre. M. B.


CARNOSITÉS, Médecine vétérinaire. Ce sont des excroissances charnues & fongueuses, qui se forment dans le canal de l’urètre des animaux.

Cette maladie est très-rare. Nous avons seulement rencontré une fois des carnosités dans le canal de l’urètre d’un âne. Cet animal se campoit souvent pour uriner ; le jet de l’urine étoit fort délié, fourchu & de travers. Une longue sonde de plomb que nous introduisîmes dans le canal, nous assura de l’existence de ce mal.

Les carnosités peuvent devenir fâcheuses par l’augmentation de leur volume, & retenir entièrement l’urine en retrécissant le diamètre du canal. Elles sont très-difficiles à guérir, pour ne pas dire incurables. M. T.


CARONCULE LACRYMALE, Médecine vétérinaire. Masse grenue, oblongue, noire & très-dure, qui occupe le grand angle de l’œil des bestiaux.

Cette masse est garnie d’une multitude de petits points enduits d’une humeur d’une consistance épaisse & de couleur blanche, dont l’usage est de retenir les ordures de l’œil. Elle