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les plaies faites avec des instrumens tranchans, lors de la taille, sur-tout quand on abat des maîtresses branches, & qu’on ne recouvre pas la plaie avec l’onguent de Saint-Fiacre. (Voyez ce mot) L’extravasation de la sève, l’action du soleil, de l’air, des gelées, des pluies, des rosées, &c. entretiennent & augmentent la carie, rendent la plaie plus profonde, & elle gagne insensiblement le cœur de l’arbre, fait périr les branches, & souvent l’arbre lui-même.

Les causes intérieures sont, ou une transpiration arrêtée, qui forme un dépôt sur une partie ; cette humeur se vicie bientôt au point d’attaquer & ronger le bois sous l’écorce : ou une sève viciée par un principe quelconque qui circule avec elle ; mais aucune substance n’y contribue plus efficacement que la gomme sur tous les arbres à noyaux.

Dès qu’on s’apperçoit de la carie, il convient d’y apporter un prompt remède, soit en amputant la branche ou la partie endommagée, en taillant jusqu’au vif, & recouvrant la plaie avec l’onguent de Saint-Fiacre, si le mal est local ; soit en donnant quelques bouillons, (voyez ce mot) si la cause du mal tient à une sève viciée.


Carie des Blés. (Voyez Froment)


CARLINE ou Caméléon Blanc. (Voy. Pl 22, p. 571) M. Tournefort la place dans la cinquième section de la quatorzième classe, qui comprend les herbes à fleur radiée, dont le disque est composé de pétales planes ; il l’appelle carlina acaulos magno flore albo. M. von Linné la classe dans la syngénésie polygamie égale, & la nomme carlina acaulis.

Fleur, composée de fleurons blancs, hermaphrodites dans le disque, & à la circonférence ; leur tube est court, leur limbe en forme de cloche, divisé en cinq. Le calice est commun à toutes les fleurs, large, évasé, composé d’un grand nombre d’écailles D ; elles sont aiguës, les intérieures très-longues, luisantes, colorées, formant une couronne autour de la fleur. A représente un des fleurons séparé de la fleur ; le pistil B excède la longueur du tube de la corolle C, divisée en cinq dentelures.

Fruit E, semences solitaires, presque cylindriques, velues, couronnées d’une aigrette rameuse qui ressemble à une plume, rassemblées dans le calice sur un réceptacle plane, couvert de lames, séparées entr’elles par des feuilles F pliées en gouttieres.

Feuilles, adhérentes à la tige, placées tout autour, & ordinairement couchées sur terre ; elles sont découpées irrégulièrement & armées de quelques épines sur leurs bords.

Racine, en forme de fuseau.

Port ; quelquefois sans tige ; la fleur unique placée au centre des tiges, les feuilles alternes.

Lieu. Les montagnes assez élevées, fleurit en Juin, Juillet & Août.

Propriété. Cette plante a une odeur d’amande amère ; son goût est amer & âcre. La racine échauffe, altère, constipe, excite quelquefois le cours des urines, ranime les forces vitales, cause souvent des nausées & des douleurs plus ou moins vives dans la région épigastrique, détruit quelquefois les vers contenus dans les premières voies.

Usage. On peut manger le réceptacle de la fleur comme le cul des artichauts ; la médecine emploie seulement la racine ; pulvérisée & tamisée,