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taplasme ; s’il n’est pas assez actif, ajoutez-y de l’ail écrasé.


Cataplasme, Jardinage. Prenez de la bouse de vache, incorporée & bien mélangée avec du terreau gras ; ce mélange est appellé onguent de Saint-Fiacre, & on s’en sert pour recouvrir les plaies faites aux arbres lorsqu’on les taille.


CATAPUCE. (Voyez Tithymale)


CATARACTE, Médecine vétérinaire. Maladie des yeux de l’animal, dans laquelle la pupille qui paraît noire dans l’état naturel, perd sa transparence, & prend une couleur tantôt jaune, tantôt cendrée, bleue ou de couleur de feuille morte. Dans le principe de la cataracte, la vue de l’animal n’est que troublée, mais elle se perd entièrement dans la suite. Le cheval est celui de tous les animaux le plus exposé à cette maladie : elle a des causes prochaines & éloignées. La cause prochaine est l’opacité du crystallin ; les causes éloignées, sont la stagnation des humeurs épaisses & gluantes dans le crystallin, après des violentes inflammations dans les yeux, des fluxions lunatiques, des coups donnés sur ces parties, des efforts qu’a faits l’animal, un reste de gourme, le virus du farcin & de la morve. Le crystallin devient opaque, parce qu’entre les différentes couches membraneuses qui le composent, il se dépose des matières étrangères, qui interceptent le passage des rayons de la lumière, s’épanchent dans le tissu cellulaire de cette partie, s’y épaississent, & font perdre à cet organe, la transparence qu’il avoit auparavant.

Il est aisé de reconnoître la cataracte, en examinant l’animal en face, à la sortie d’une écurie, ou dessous une porte cochère ; l’on voit un corps plus ou moins blanc, que nous appellons dragon. Ce mal est presque toujours incurable à cause de la difficulté de l’opération.

On a confondu jusqu’à présent cette maladie avec l’onglée des animaux ; les ânes, les chevaux, les mulets, les moutons, les chèvres y sont sujets. Cette prétendue cataracte est facile à détruire ; ce n’est autre chose qu’un relâchement de la membrane clignotante, qui naît du côté du petit angle de l’œil qui s’avance sur tout le globe, & le recouvre quelquefois en entier si l’on ne s’oppose à ses progrès. Quant à la manière de parer à cet inconvénient, Voyez Onglée. M. T.


CATARRE, Médecine rurale. On a coutume de nommer catarre, rhume ou fluxion, cet état maladif dans lequel une humeur âcre coule du nez, de la bouche, du gosier & de la poitrine.

L’humeur catarrale peut attaquer toutes les parties du corps humain indistinctement, & y exciter un commencement d’inflammation qui, négligée ou mal traitée, dégénère en inflammation vraie, en suppuration & en gangrène : ainsi le cerveau, les yeux, le nez, les oreilles, le gosier, la poitrine, l’estomac, les intestins, le foie, la rate, les reins, la vessie & la matrice, peuvent être attaqués du catarre, du rhume ou de la fluxion.

Dans son commencement, l’humeur catarrale donne des signes de son existence, lesquels signes sont relatifs à la partie affectée & gênée