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Catalepsie, Botanique. Le nom de cette maladie a été transporté en botanique, & appliqué à un phénomène singulier qu’offrent quelques plantes. On sait que toutes les plantes en général jouissent du mouvement de ressort ; c’est-à-dire, qu’elles peuvent se rétablir dans la première situation & se redresser lorsqu’on les a inclinées ; cependant il en existe une sur-tout, qui est la moldavique de Virginie, qui est privée de cette force naturelle du ressort spontané, & de quelque côté que l’on tourne ou retourne ses fleurs, elles restent dans la même situation où on les place, ce qui lui a fait donner le nom de cataleptique. (Voyez Mouvement végétal) M. M.


CATALOGNE. (Prune de) Voyez ce mot.


CATAPLASME. Espèce d’emplâtre ou médicament mol, semblable à de la bouillie, qui s’applique à l’extérieur. Le nombre des cataplasmes est multiplié à l’excès ; & cette multiplication prouve plus le charlatanisme que l’utilité. Les cataplasmes sont classés suivant la nature des substances qui entrent dans leur composition ; les uns sont adoucissans, émolliens  ; d’autres maturatifs, ou suppuratifs  ; d’autres enfin résolutifs, &c. (Voyez ces mots)

Lorsqu’il y a inflammation, c’est le cas d’employer des cataplasmes de mie de pain bouillie dans l’eau commune, & c’est un cataplasme émollient.

Lorsqu’il faut attirer au dehors la suppuration, on y parvient par les cataplasmes maturatifs ou suppuratifs ; le meilleur de tous, sans contredit, & le plus simple, est celui fait avec la bouillie ou avec la mie de pain & le lait que l’on fait cuire avec une quantité proportionnée d’oignons de lys blanc si on en a, ou simplement, d’oignons de cuisine ; on peut y ajouter quelques figues grasses. Suivant une coutume abusive, on emploie le lait, le beurre, les huiles ; s’il y a inflammation, le lait aigrit, le beurre & l’huile rancissent, & dans cet état, ils deviennent épipastiques & causent des érysipèles sur la peau de l’endroit sur lequel le cataplasme est appliqué, & il en résulte souvent des désordres affreux pour le malade.

Lorsqu’il faut résoudre, on prend six onces de farine d’orge, deux onces de feuilles fraîches de ciguë écrasées, du vinaigre une quantité suffisante. Le tout doit bouillir pendant quelques minutes, & on ajoute ensuite deux gros de sucre de plomb.

Dans un grand nombre de maladies il est important de hâter la dérivation de l’humeur ; on recourt alors au cataplasme vésicatoire ou épipastique. Prenez mouches cantharides, (voyez ce mot), depuis une drachme jusqu’à une once sur quatre onces de levain ou de farine ; mêlez avec suffisante quantité de vinaigre ; le mélange doit être exact, & d’une consistance molle : il restera pendant vingt-quatre heures sur la portion des tégumens où il est appliqué, à moins que les vessies ne soient formées avant ce tems.

Lorsque l’on craint que les voies urinaires ne soient trop fortement affectées par l’effet des cantharides, on emploie les sinapismes ou cataplasmes de moutarde. Prenez de la moutarde pulvérisée, & mêlez-la avec suffisante quantité de vinaigre, pour réduire le tout en consistance de ca-