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feuilles de molène, le moxa allumé, les pierres à cautère, les pierres infernales, &c. sont nommés caustiques.

On emploie ces substances, ou pour brûler les chairs qui croissent sur les vieux ulcères de mauvais genre, ou pour ouvrir des cautères, ou pour les douleurs de rhumatisme. (Voyez Médicament) M. B.


CAUTÈRE. Le cautère est une petite plaie ou un petit ulcère que l’on fait à la peau, pour procurer la sortie d’une humeur fixée dans un endroit quelconque. On ouvre un cautère à la nuque, aux bras, aux jambes & aux cuisses.

On fait le cautère avec un instrument tranchant, ou avec la pierre à cautère, ou la pierre infernale : ces opérations doivent être pratiquées par les gens de l’art.  M. B.


CAYEUX, Botanique. Production bulbeuse, qui se forme à côté des racines des plantes bulbeuses ou à oignon. Le cayeux doit être considéré comme un vrai bouton qui naît, croît & se développera un jour en devenant lui-même une plante. Quoique la nature ait donné à toutes les plantes un moyen de réproduction uniforme, celui des graines ; cependant toujours féconde & toujours variée, elle supplée à la difficulté que certaines graines ont à se développer, par les rejetons & les cayeux qui naissent sur les racines. La classe des oignons, en général, porte des graines fécondes & vivaces ; mais de plus elle pousse des cayeux qui les multiplient encore, & plus sûrement & plus promptement. Les orchis mêmes paroissent ne pouvoir se reproduire que par le cayeux. Le cayeux est donc une seconde plante, comme le bouton produit par une mère qui lui fournit la nourriture propre, jusqu’à ce qu’épuisée elle-même par la substance qu’elle communique à son enfant, elle se dessèche & tombe en pourriture. Les plantes qui ont des branches portent leurs boutons à bois sur ces mêmes branches ; mais celles qui ne sont qu’herbacées & qui n’ont que des tiges, ou n’ont point de boutons à branches, ou les ont placés sur les racines. L’oignon mis en terre, se développe, ou plutôt toute sa tige, ses fleurs & ses graines qui étoient renfermées dans son centre, comme les tubes d’une lunette sont rentrés les uns dans les autres, poussent successivement ; mais ici il n’y a pas de nouvelle réproduction ; ce n’est qu’un développement. La vraie réproduction se fait latéralement par la naissance du cayeux qui ordinairement paroît, vers le mois de Février, comme un petit dard d’un vert blanchâtre, entre le corps charnu qui produit les racines & l’oignon, ou la bulbe. (Voyez le mot Bulbe) Insensiblement il prend des forces, acquiert de la consistance, s’étend un peu en largeur, adhérant toujours contre sa mère. Vers le mois d’Avril il est déjà gros comme une lentille, & d’une forme triangulaire ; son accroissement se fait lentement, jusqu’à l’instant où la fleur de l’oignon commence à paroître ; alors son développement est bien plus rapide ; & à peine la fleur est-elle passée, & les graines sont-elles parvenues à leur maturité, que le cayeux est fort & vigoureux, & qu’il a acquis toute sa grosseur : plusieurs petites racines pointent à sa base, & il commence à se nourrir par lui-même :