Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1782, tome 2.djvu/644

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fait-il la même crue. Il faut l’élever & le conduire comme les deux premières espèces.

Après avoir parlé en faveur des amateurs des arbres étrangers & rares, il faut examiner l’avantage plus direct qu’on peut retirer des autres cèdres, & en particulier de celui nommé cèdre du Liban. Les auteurs sont peu d’accord sur le genre auquel on doit le rapporter : les uns l’ont réuni à celui des mélèzes, d’autres à celui des genevriers, & M. von Linné à celui des pins ; il l’a appelé pinus cedrus foliis fasciculatis acutis. M. Tournefort le nomme larix orientalis, fructu rotundiore obtuso. Cet arbre devient prodigieusement gros. Ses branches s’étendent horizontalement & quelquefois à plus de vingt à trente pieds du tronc, & souvent jusqu’à terre ; elles procurent un ombrage des plus épais. Il conserve ses feuilles pendant l’hiver. M. Pockocke, dans son Voyage au Levant, dit : « Nous arrivâmes au bout d’une heure par une montée fort douce, dans une grande plaine, située entre les plus hauts sommets du mont Liban. C’est dans l’encoignure qui est au nord-est, que sont les fameux cèdres. Ils forment un bois d’environ un mille de circuit, composé de gros cèdres placés près à près d’un grand nombre d’autres plus jeunes, & de quelques pins. Les premiers ressemblent de loin à des chênes touffus. Le tronc de l’arbre est fort court ; il se partage au bas en trois ou quatre branches, qui s’élèvent ensemble à la hauteur d’environ dix pieds, ressemblent à des colonnes gothiques accouplées ; mais au-dessus, elles prennent une direction horizontale. Le cèdre le plus rond, mais qui n’étoit pas le plus gros, avoit vingt-quatre pieds de circonférence ; & un autre dont le tronc étoit triple & d’une figure triangulaire, avoit douze pieds de chaque côté. »

Ce qu’il importe de savoir, est que cet arbre réussit très-bien en Europe, en France. Il commence à devenir fort commun en Angleterre, & il faut espérer qu’il le sera bientôt en France. Son coup-d’œil pittoresque l’y fera rechercher pour les bosquets d’hiver ; mais on aura soin de ne point élaguer cet arbre. Il faut le laisser livré à lui-même : son bois est presqu’incorruptible ; sa culture est la même que celle des mélèzes. (Voyez ce mot)


CÉLERI. M. Tournefort le place dans la première section de la septième classe, qui comprend les herbes à fleurs en rose, disposées en ombelle, soutenues par des rayons, & dont le calice devient un fruit composé de deux petites semences cannelées. Il l’appelle apium dulce celeri italorum. M. von Linné le classe dans la pentandrie digynie, & le nomme apium grave olens.

Fleur, en rose & en ombelle, composée de plusieurs pétales presque ronds, égaux & recourbés. L’enveloppe générale de l’ombelle est composée d’une ou de plusieurs folioles, ainsi que celle des ombelles particulières.

Fruit, ovale, cannelé, se divisant en deux semences ovales, cannelées d’un côté & planes de l’autre.

Feuilles. Celles des tiges sont en forme de coin, dentées & adhérentes à la tige. Celles qui partent des racines sont soutenues par de longues