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sur toute sa longueur. Sa peau est polie, brillante, d’un rouge foncé du côté du soleil, & d’un rouge vif du côté de l’ombre. Sa chair est ferme, cassante, succulente, parsemée de fibres blanches ; son eau est un peu rougeâtre, bien parfumée & excellente ; le noyau est ovale & jaunâtre. La place qu’occupe la figure du bigarreau dans cette gravure, n’a pas permis de représenter cette branche à fruit dans une plus grande étendue. Qu’on se figure l’espace compris entre A & B, chargé de boutons à fruits, du centre desquels s’élancent deux ou trois péduncules avec les fruits qu’ils soutiennent, de manière qu’ils se touchent.

Les feuilles sont d’un vert clair, dentées en manière de scie, & à dentelures égales, grandes, pointues aux deux extrémités, & la largeur, prise dans le milieu, est la moitié de leur longueur.

Cet arbre est à-peu-près de la même grandeur que les guigniers ; son bois est plus gros, ses branches moins nombreuses & ses feuilles plus pendantes ; l’écorce des bourgeons est d’un brun clair. Ils sont courts & gros, & les boutons, soit à bois, soit à fruit, sont gros & assez arrondis. La maturité du fruit est plus tardive que celle des guignes ; elle a lieu dans les mois de Juillet & Août.

On ne digère point aussi facilement le bigarreau que les guignes ; il pèse à l’estomac de certaines personnes, & leur cause des indigestions si elles en mangent un peu copieusement.

II. Bigarreautier à gros fruit blanc. Cerasus major hortensis fructu cordato majore, hinc albo, indè dilutè rubro, carne durâ sapidâ. Duh.

Il diffère du précédent par la couleur du fruit d’un rouge très-clair du côté du soleil, & d’un blanc de cire du côté de l’ombre ; par sa chair qui est moins ferme & plus succulente ; enfin par l’écorce de ses bourgeons qui est cendrée.

III. Bigarreautier à petit fruit hâtif. Cerasus major hortensis fructu cordato minore, hinc albo, indè dilatè rubro, carne durâ dulci. Duh.

La peau du fruit, marquée d’une simple ligne, est d’un rouge tendre du côté du soleil, & d’un blanc de cire du côté de l’ombre, mais légèrement rose. Sa chair est blanche, moins dure que celle des autres bigarreaux, cassante, beaucoup plus ferme que celle des guignes ; son eau a un goût relevé, & son noyau est blanc. La maturité de ce fruit concourt avec celle des guignes.

M. Duhamel parle d’un bigarreautier que je ne connois point, & il le désigne sous le nom de belle de Rocmont ; voici ce qu’il en dit. Il est moins aplati & moins alongé que le bigarreau rouge. Le côté aplati n’a point de rainure sensible, il n’est divisé que par une ligne blanchâtre très-peu marquée ; le péduncule est planté dans une cavité assez profonde, évasée, ronde dans son pourtour.

Sa peau est très-unie & brillante, d’un beau rouge pur dans quelques endroits, par-tout ailleurs marbrée, ou tiquetée finement de jaune doré ; le côté de l’ombre est d’un rouge lavé.

Sa chair est ferme & cassante, un peu jaune sous le côté où la peau est plus haute en couleur, un peu tiquetée de très-petits points rouges autour du noyau, blanche dans le reste.

Son eau est abondante, vineuse, & très-agréable ; son noyau est marbré de rouge. Cet excellent bigarreau