Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/109

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présente la charrue à quatre coutres, que M. Tull, qui l’a inventée, regarde comme la meilleure pour toutes sortes de terres, excepté celles qui sont glaises & bourbeuses, parce qu’elles s’attachent aux roues, & les embarrassent tellement, qu’elles tournent ensuite difficilement. Pour remédier à cet inconvénient, il conseille d’entourer les cercles de fer & les raies des roues avec des cordes de paille d’un pouce d’épaisseur : les roues pressant la terre, les cordes s’applatissent & s’écartent des deux côtés, pour repousser la boue & l’empêcher de s’attacher aux roues.

L’avant-train de cette charrue consiste dans les deux roues AA, unies par un essieu de fer qui passe dans la traverse fixe B, qui est percée, pour cet effet, dans toute sa longueur ; il tourne par conséquent dans la traverse comme dans le moyeu des roues. Ces deux roues sont d’une grandeur inégale ; celle qui est à droite a deux pieds trois pouces de diamètre, & celle de la gauche vingt pouces seulement.[1] La distance de l’une à l’autre, prise à leur circonférence, est de deux pieds cinq pouces & demi.

Les deux montans CC tombent perpendiculairement sur la traverse fixe, qui recouvre l’essieu des roues ; ils y sont joints par le tenon qui est à leur bout, & qui entre dans la mortoise pratiquée pour les recevoir. Leur hauteur, depuis cette première traverse jusqu’à celle qui les assemble à leur bout supérieur, est de vingt-trois pouces, & la distance de l’un à l’autre, prise intérieurement, de dix pouces & demi. Chacun de ces montans est garni, depuis la traverse qui recouvre l’essieu des roues, jusqu’à la traverse d’assemblage EE, d’un rang de trous parallèles, pour recevoir les chevilles qui fixent la traverse mobile D, afin de tenir la flèche à la hauteur qu’on désire : de sorte qu’en élevant ou abaissant la traverse mobile, on élève ou on abaisse la flèche, selon qu’il est nécessaire de donner plus ou moins d’entrure à la charrue, afin que le soc trace un sillon plus ou moins profond, en le faisant piquer exactement de la quantité qu’on veut.

La traverse d’assemblage EE est reçue dans les mortoises pratiquées aux bouts des montans, où elle est chevillée d’une manière solide : on a soin de la tenir assez longue, afin qu’elle déborde, de deux pouces à peu près, les montans de droite & de gauche, pour qu’on puisse y passer le grand anneau qui est au bout de la chaîne, & l’y arrêter.

Le châssis F, qu’on voit représenté en entier dans la Figure 2, sert pour attacher le palonnier qui est au bout des traits des chevaux : comme il ne seroit point assez solide en bois, on le fait en fer. La jambe gauche A, & la barre où sont les entaillures pour recevoir les crochets, ne sont qu’une même pièce ; cette dernière passe dans la jambe droite, où elle est fixée dans un trou pratiqué pour la recevoir. Les jambes de ce châssis traversent la caisse G, qui est une espèce de sellette clouée sur la traverse qui recouvre l’essieu ; elles sont arrêtées derrière la caisse avec deux

  1. Dans la Planche 4, Figure 1, la grande roue doit se trouver à la place de la petite.