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largeur tout au moins, principalement quand ils sont enfoncés dans la terre jusqu’à la flèche.

On ne peut point se dispenser d’atteler deux chevaux à ce double cultivateur ; la résistance étant une fois plus grande que celle qu’éprouve le cultivateur simple, il faut donc une puissance double pour la vaincre.

On doit se ressouvenir qu’il ne faut point trop charger l’épaisseur des bois, en faisant les pièces plus fortes qu’elles ne doivent être selon les dimensions données, parce que plus cette charrue sera légère, moins les chevaux auront de la peine à la tirer.

Section V.

Charrue à une seule roue, de M. Duhamel du Monceau.

La charrue représentée par la Figure 7 de la Planche 4, est celle que M. Duhamel a fait construire, après avoir connu celle de M. Châteauvieux dont nous avons donné la description : on diroit que l’une & l’autre ont été faites presque sur le même modèle.

L’âge AA, est courbée depuis l’emplacement du coutre jusqu’à son assemblage avec le double manche : l’âge, au contraire, de la charrue de M. de Châteauvieux est droite dans toute sa longueur, ainsi qu’on l’a vu dans le dessin qui en a été donné. Cette courbure de l’âge rend l’arrière-train de la charrue de M. Duhamel extrêmement solide, puisqu’après avoir passé dans la mortoise pratiquée au double manche, il entre dans une autre qui est à la partie postérieure ou au talon du sep : de même la scie B, qui est assez large, après avoir traversé la mortoise qui est à l’âge, tout auprès de l’assemblage du double manche, vient s’unir au sep par une autre mortoise qui reçoit son tenon. Dans la charrue, au contraire, de M. de Châteauvieux, l’âge n’est point unie au sep directement ; ce n’est que par l’assemblage des manches, de la scie & de l’attelier.

Le versoir CC, est beaucoup plus léger, parce que le bois dont il est fait a beaucoup moins d’épaisseur, il n’est point contourné à son extrémité, mais il est terminé en ligne droite, comme on le voit au-dessus du talon du sep. Sa forme qu’on peut varier à son gré n’est pas d’une grande conséquence, & ne contribue point à la perfection d’une charrue qu’on n’emploie point aux premiers & principaux labours, mais seulement à cultiver des plantes. Pourvu qu’il verse assez bien la terre sur le côté, voilà le point essentiel.

Le double manche, qui doit sa forme à la taille du bois, ou à l’assemblage de deux pièces, a son extrémité également éloignée de la ligne prolongée du sep, comme en peut s’en assurer par la perpendiculaire. Les deux branches de ce manche sont soutenues à leur bout par une traverse chevillée dans sa mortoise.

Le soc CC est plus court & plus étroit que celui de la charrue de M. de Châteauvieux, parce que M. Duhamel est persuadé qu’un soc qui trace un sillon étroit, fait un meilleur labour que quand il ouvre des sillons très-larges.

Le coutre F passe dans la mortoise pratiquée à l’âge, à la nais-