un mineur qui fouille la terre en dessous, qui la divise, & l’ameublit en la coupant.
Cette charrue n’étant point destinée à faire les gros labours, pour préparer les terres à être ensemencées, mais seulement à donner une culture aux plantes pour disposer la terre à recevoir les influences de l’air, il suffit de l’atteler d’un seul cheval, qui aura peu de peine à la tirer.
Section IV.
Description du double Cultivateur de M. de Châteauvieux, qu’il nomme les Pattes d’oies.
Cette charrue est un cultivateur à deux socs, semblables à celui qu’on voit représenté dans la Figure 13 de la Planche 2. Nous n’en donnons point le dessin, parce que la gravure du premier cultivateur qu’on voit dans la Figure 10, Planche 2, & le soc, Figure 13, suffisent pour comprendre la construction de celui-ci, dont l’avant-train est toujours le même.
La flèche de ce double cultivateur a douze ou quinze pouces de longueur de plus que celle du cultivateur simple. Le manche des mêmes dimensions est assemblé avec la flèche, comme dans l’autre cultivateur : à un pied environ de la mortoise qui reçoit le tenon du double manche, on fait une mortoise latérale à la flèche, & une seconde distante de la première de huit ou dix pouces, pour recevoir deux traverses comme celles qui assemblent les limons. On a des morceaux de bois de vingt à vingt quatre pouces de long, & d’une épaisseur un peu moindre que celle de la flèche, auxquels on fait des mortoises qui répondent à celles de la flèche. Lorsqu’on a placé les deux traverses dans les mortoises de la flèche, on les y attache solidement, en les chevillant de manière qu’elles ne puissent point remuer en place quand la charrue est en mouvement : on enfile ensuite, de chaque côté de la flèche, les deux morceaux de bois dont il vient d’être parlé, qu’on peut regarder comme les manches des socs, ou deux petites flèches latérales : elles doivent être mobiles dans les traverses, où elles ne sont arrêtées que par des clefs ou des boulons tournans & mobiles : par ce moyen on augmente ou l’on diminue, à sa volonté, la distance d’un soc à l’autre, en avançant ou reculant ces deux morceaux de bois sur les traverses.
On fait une entaille à chaque extrémité postérieure de ces flèches latérales pour y placer le manche du soc, en observant d’y faire un trou où puisse entrer le pivot qui est au bout du manche du soc, qu’on arrête & qu’on fixe comme au cultivateur simple.
Pour se servir de ce double cultivateur, il faut l’adapter, comme le cultivateur simple, à l’avant-train à une roue, qu’on voit représenté dans la Figure 10 de la Planche 2.
Avec ce double cultivateur on fait une très-bonne culture & beaucoup d’ouvrage en très-peu de temps. Chaque soc ayant environ quinze pouces de largeur d’un bout de l’aile à l’autre ; la distance du bout intérieur d’une aile à l’autre étant de six pouces à peu près ; à chaque trait que font ces deux socs on cultive environ deux pieds de terre en