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jambette E, qui le traverse, & va entrer dans un trou qu’on fait à la flèche pour cet effet. Il est essentiel que cet assemblage soit très-solide, à cause des secousses continuelles qu’éprouve le manche, quand il est empoigné fortement par le conducteur, & que la charrue rencontre quelque grand obstacle.

Les trois coutres ne pouvant point être placés à la flèche, à la distance les uns des autres, à laquelle il est nécessaire qu’ils soient, parce qu’elle est trop étroite ; on est obligé d’y ajouter de chaque côté les deux pièces de bois FF, qu’on y attache solidement par des boulons à vis, qu’on voit en GG ; on peut en mettre un troisième au milieu, si l’on craint que les deux qui sont de chaque côté ne suffisent pas. Ces deux pièces de bois & la flèche sont percées d’autant de mortoises qu’on veut y placer de coutres : on a soin, en faisant les mortoises, de les tenir très-justes à la mesure des coutres qui doivent y être placés, afin qu’il soit fort aisé de les assujettir.

Pour couper les gazons par bandes égales, on espace les coutres à telle distance que leurs pointes soient écartées parallèlement les unes des autres de trois pouces, ou trois pouces & demi ; ce qui donnera la largeur des bandes du gazon coupé par les coutres.

On n’a mis que trois coutres dans le dessin de l’arrière-train de la charrue sans soc, afin d’éviter la confusion de plusieurs pièces dans une gravure, qui souvent est cause qu’on ne la comprend point : cependant si l’on fait construire une charrue sur ce modèle, il est à propos d’y mettre cinq coutres, pour expédier plus promptement la culture qu’on se propose : pour lors on conçoit qu’il est nécessaire que les pièces de bois ajoutées de chaque côté de la flèche, soient plus larges, afin que les cinq coutres puissent y être placés à la distance les uns des autres, qui est désignée. Les trois coutres qu’on voit placés dans la Figure, sont absolument semblables ; quand on en ajoute deux, ils doivent aussi être pareils aux autres : leur lame qu’on doit tenir fort mince, sera d’une étoffe d’acier bien corroyée.

Pour élever & abaisser les coutres selon qu’on le juge à propos, ou qu’il est nécessaire pour la culture, on perce leurs manches de plusieurs trous, auxquels on passe un boulon de fer en dessus & en dessous de la flèche, qui les arrête à la hauteur qu’on désire, sans qu’ils puissent s’élever ou s’abaisser plus qu’il ne convient ; ce qui ne manqueroit pas d’arriver sans cette précaution, parce que la pression de la terre les porteroit à remonter dans leurs mortoises. Il faut aussi observer qu’ils soient tous d’une longueur égale au-dessus de la flèche, afin qu’ils coupent la terre à une égale profondeur.

M. de Châteauvieux, faisant porter la flèche de cette charrue à coutres sur l’avant-train de sa charrue à une seule roue, a fait pratiquer deux mortoises à l’extrémité de la flèche qu’on voit en HH, qui servent à l’enfiler aux traverses de l’avant-train. On l’arrête comme l’arrière-train de la charrue ordinaire.

Section II.

Charrue à coutres pour défricher, inventée par M. de la Levrie.

M. de la Levrie ne jugeant pas