PREMIÈRE PARTIE.
CHAPITRE PREMIER.
De la variété des poils ou de la robe du Cheval ; des marques, de la division de son corps ; de ses proportions géométrales, et de ses allures.
Section première.
De la variété des Poils ou de la Robe.
Le cheval est revêtu de poils partout son corps, à l’exception du fourreau, des mamelles, du raphé & de l’anus : ce sont de petits filets plus ou moins tenus & plus ou moins déliés, qui forment la robe ; ceux de la queue sont infiniment plus longs & plus gros ; ils constituent, ainsi que ceux qui sont à la partie supérieure de l’encolure, ce que nous nommons les crins : ceux qui occupent le dessus de la fosse orbitaire, sont distingués par le nom de sourcils ; ceux qui bordent la paupière supérieure, plus considérables que ces derniers, sont appelés cils ; ceux qui sont épars çà & là, près du menton, forment la barbe ; ceux qui garnissent la partie postérieure du boulet, forment le fanon.
Les poils paroissent plus clairs dans les poulains, & les crins s’y montrent comme des cordes mal filées ; ils varient en couleurs.
Cette variété n’est qu’un jeu de la nature. & ne sauroit être un indice de la bonne ou mauvaise organisation du cheval : toutes les conséquences qu’on en tire encore aujourd’hui à la ville & à la campagne, sont fausses, & démenties par l’expérience, puisque de tous poils & de toutes marques, il est de bons & de mauvais chevaux.
Nous divisons les poils du cheval, en poils simples & en poils composés.
Les poils simples sont 1o. le noir ; il est le plus commun. Dans le noir, nous distinguons le noir de jais & le noir mal teint : nous appelons poil noir mal teint, le noir qui n’est pas foncé. Parmi les chevaux noirs, nous en voyons de pommelés ou miroités, à cause des nuances lisses & polies, plus claires en certains endroits que dans d’autres : elles forment un bel effet, & sont plus agréables à la vue sur les chevaux noirs, que sur les bais.
2o. Le bai, c’est-à-dire, celui dont la couleur est rougeâtre : il est plus ou moins clair, plus ou moins obscur ou foncé, & de ces nuances dérivent en partie les bais suivans : tout cheval bai a, au surplus, les crins & le fonds des extrémités, c’est-à-dire, des quatre jambes, noires, autrement il ne seroit pas bai, mais alezan.