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parce que, pour peu que ceux-là réussissent, on sera bien plus assuré du succès des autres, qui exigent beaucoup moins d’eau.

Je regarde donc l’invention du gentil’homme de la Reinosa, comme une excellente innovation, surtout pour les jardins des provinces méridionales, où l’eau & la pluie sont rares. D’ailleurs, quand on n’éviteroit que l’embarras & les soins de l’irrigation ou de l’arrosement, ce seroit beaucoup, & il seroit possible, par ce moyen, de couvrir des champs de plants de chou.

Si on objecte la dépense des carreaux, on verra qu’elle se réduit à peu de chose, & que c’est une avance une fois faite pour toujours. Quelle ressource pour la nourriture d’hiver des hommes & des troupeaux de ces provinces !


CHRYSALIDE. La chrysalide est le second période de la vie de la chenille. Sous cette forme, l’insecte est enveloppé d’une membrane épaisse, qui tient les membres du papillon emmaillottés. Dans cet état, il attend sa dernière métamorphose. (Voy. Chenille) M. D. L. L.


CHRYSTE MARINE. (Voyez Criste marine)


CHUTE, Médecine rurale. Il n’est pas rare de voir quelqu’un tombé de cheval, ou d’un lieu élevé quelconque, ne plus donner signe de vie : en effet, tous les symptômes apparens sont détruits. Il en est ainsi des asphyxiés par les vapeurs du charbon, des substances fermentantes, & par la submersion. Aussitôt on appelle le chef de la justice du lieu ; il dresse son procès-verbal sur le rapport du chirurgien, & le malheureux est relégué dans la maison la plus prochaine, ordinairement jeté dans l’endroit le plus bas ou le moins fréquenté de la maison, quelquefois même abandonné sur le chemin, jusqu’à ce que le curé vienne le prendre & l’ensevelir. Il résulte de ces cruelles inattentions, que l’on enterre souvent des hommes qui ne sont pas morts : des secours sagement administrés les auroient rappelés à la vie. On croit avoir tout fait, lorsqu’un chirurgien a tenté de les saigner, & on décide que l’homme est mort, très-mort, lorsque le sang ne coule pas. Les fonctions vitales sont suspendues ; il ne sauroit donc couler.

Dans ces circonstances fâcheuses, le premier point, & le plus essentiel, est de rappeler la chaleur animale. À cet effet, dépouillez l’homme de tous ses vêtemens ; mettez-le dans un lit chaud, couché sur le côté droit, & la tête élevée sur un traversin. Avec des linges échauffés, frictionnez-le doucement, jusqu’à ce qu’on ait pu se procurer & faire chauffer des cendres en assez grande quantité pour en former un lit sur lequel on le couchera. Avec les mêmes cendres chaudes on couvrira son corps, c’est-à-dire, qu’on l’y enterrera ; & le tout sera garni d’une couverture, qui retiendra la chaleur des cendres. La tête, le col & le haut du corps seront toujours tenus élevés ; la tête seule fera hors du lit de cendres ; &, de temps à autre, on présentera sous le nez du malade des essences spiritueuses, les plus actives que l’on trouvera. L’alcali volatil (Voyez ce mot, tome I, page 388) est un remède excellent. Si on peut se procurer partie égale de sel ammoniac