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métairie ? Le nombre de personnes qui l’habitent, & le nombre de bestiaux à abreuver, doivent décider la question. Il vaut bien mieux qu’elle soit de beaucoup trop grande que trop juste pour les besoins, surtout dans les provinces oû il pleut rarement dans l’été, & ou l’on éprouve de fortes chaleurs, & souvent de grandes sécheresses. Voici le point de fait d’où l’on peut partir, afin de calculer le nombre de pieds cubes d’eau.

Il tombe par an, sur la surface de la terre, de dix-huit à vingt-deux pouces de hauteur d’eau. Les exceptions de cette loi générale sont fort rares.

Toute maison de quarante toises de superficie, couverte de toits, peut ramasser chaque année, 2160 pieds cubes d’eau, en prenant seulement dix-huit pouces pour la hauteur de ce qu’il en tombe, qui est la moindre hauteur que l’on observe communément. Ces 2160 pieds cubes, valent 75600 pintes d’eau, à raison de 35 pintes par pied. Si l’on divise donc ce nombre par les 365 jours de l’année, on trouvera 200 pintes par jour. On voit par-là que, quand il y auroit dans une maison comme celle qu’on suppose, vingt-cinq personnes, elles auroient chacune à dépenser par jour, 8 pintes d’eau. Tel est le calcul fait par M. de la Hire, inséré page 68, du volume de l’Académie des Sciences, année 1703.

Il n’existe point de métairie seulement de deux paires de labourage, dont les toits des bâtimens n’excèdent de beaucoup quarante toises de surface ; il est encore évident qu’une pareille métairie n’est jamais habitée par plus de six ou huit personnes, & que la seule eau de pluie est plus que suffisante pour la boisson des hommes & des animaux.

Il en coûte, il est vrai ; la construction d’une citerne est dispendieuse ; mais une fois faite, & bien faite, elle dure des siècles, sur-tout si elle est en béton. La conserve d’eau des romains existe encore à Lyon dans sa plus grande intégrité ; elle est formée par quatre rangs de piliers qui soutiennent la voûte ; on la voit dans la vigne des religieuses Ursulines de Saint-Just. Si on prend la peine de monter dans les vieux châteaux forts, construits sur la pointe d’un rocher, on trouvera, sous leurs ruines, de pareilles citernes, très-entières & remplies d’eau. Je pourrois citer vingt exemples de ce que j’avance. Si on se plaint de ne pas avoir d’eau, & d’eau salubre, c’est donc la faute des propriétaires.


CITRON, CITRONNIER. Voyez Oranger, parce que la culture de ces deux arbres est la même ; à peu de chose près.

Citron des Carmes. Poire. (Voyez ce mot)


CITRONNELLE. (Voyez Mélisse)


CITROUILLE, ou POTIRON, ou COURGE ; dénominations très-variées, suivant les provinces, & qui ont souvent fait confondre les espèces de concombres & de melons, avec celles des citrouilles ou courges, &c. Il est aisé cependant d’établir un caractère spécifique, qui les différencie : le pistil des fleurs de courges est divisé en cinq parties, celui des concombres en trois ; la semence des citrouilles est environnée d’un ren-