Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/390

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

flement sur ses bords, formé par la réunion des deux enveloppes coriaces qui renferment l’amande ; au contraire, la semence des concombres & des melons, est pointue des deux côtés, plus en haut qu’en bas, alongée & sans rebord ; enfin, ils diffèrent encore par la forme du nectaire. D’après ces caractères, il est difficile de se méprendre sur les individus de ces deux familles, qu’on a désignées sous le nom général de plantes cucurbitacées, tiré du mot latin cucurbita.

La dénomination de citrouille convient à toutes les espèces jardinières, (voyez ce mot) dont le fruit est gros & rond ; celle de courge convient plus particulièrement aux fruits longs & de formes variées. Nous ne parlerons pas ici des concombres, parce qu’ils sont un genre à part. Les concombres, les melons, les citrouilles, les courges & les pastèques, sont autant de genres séparés par M. Tournefort, & M. von Linné n’en constitue que deux ; l’un comprend les courges, les citrouilles ; & l’autre, les concombres, les melons & les pastèques.

Plan du travail sur les Citrouilles, Courges & Potirons.
CHAPITRE PREMIER. Description du Genre.
CHAP. II. Des espèces particulières de Courges, Citrouilles, Potirons, &c..
CHAP. III. De la culture des Citrouilles, Courges & Pastèques..
CHAP. IV. De leurs propriétés économiques.
CHAP. V. De leurs propriétés médicinales.


CHAPITRE PREMIER.

Description du Genre.


M. Tournefort place les citrouilles & les plantes dont on va parler, dans la septîème section de la première classe, qui comprend les herbes à fleur d’une seule pièce, en forme de cloche, dont le calice devient un fruit charnu, & il l’appelle pepo. M. von Linné les classe dans la monoecie syngénésie, & les nomme cucurbita.

Les fleurs mâles sont séparées des fleurs femelles, quoique sur le même pied. Il en est ainsi de toutes les fleurs des plantes cucurbitacées. Elles exigent chacune une description.

Le calice des fleurs mâles est d’une seule pièce, en forme de cloche, découpée en cinq dentelures aiguës ; la corolle est de même forme, beaucoup plus grande. À la base de la corolle, & tout autour des filamens qui portent l’étamine, on découvre un nectaire rempli d’une liqueur sucrée. Les filets, au nombre de cinq, divisés par leur base, & réunis au sommet, forment une espèce de pyramide, sur laquelle les utricules des étamines sont attachés.

La fleur femelle est facile à distinguer de la fleur mâle, quoique la forme & la couleur soient les mêmes ; ce qui la différencie, est une grosseur ou ronde ou alongée, directement au-dessous de la fleur qui devient le fruit après la maturité de la fleur, & après qu’elle est tombée. Le pistil, ou la partie de la génération femelle, porte directement sur l’ombilic de la partie charnue dont on vient de parler, & il est divisé en cinq à son sommet.

Si l’on supprimoit toutes les fleurs mâles avant l’épanouissement, la fleur femelle ne seroit pas fécondée ; elle donneroit cependant sa citrouille, sa courge, &c. mais la graine qui proviendroit, ne produiroit pas une