de passer un séton à la partie latérale interne de la cuisse, ou à la partie supérieure & latérale de l’encolure, dans le cas où les pustules affecteroient singulièrement la tête. Les sétons feront frottés avec de l’onguent basilicum, sur quatre onces duquel on aura incorporé quatre gros d’euphorbe, & autant de mouches cantharides en poudre. Si nous préférons l’usage des sétons à celui des vessicatoires, c’est que l’expérience prouve que l’emplâtre de levain, de vinaigre & de cantharides, quoique long-temps appliqué, après avoir coupé la laine, mord avec peine sur la peau des moutons. On aidera les effets des sétons, en multipliant la dose de breuvages prescrits.
Le quatrième temps de la maladie, c’est-à-dire, l’exsiccation, est très-pénible, surtout dans le claveau malin. Il ne faudra pas s’en rapporter à la nature pour la rupture des pustules ; on hâtera, au contraire, la sortie de la matière, en les piquant, les unes après les autres, avec un canif ; on les pressera, & on en fera sortir toute l’humeur contenue. Les mêmes breuvages seront continués, de même que les injections, suivant les circonstances qui en requerront l’emploi. L’exsiccation faite, il est essentiel de purger les moutons qui auront eu le claveau confluent, avant que de les mener aux champs, & de les mettre à la nourriture ordinaire. La médécine sera composée ainsi : prenez sené, une once ; jettez dans une chopine d’eau bouillante, & retirez du feu dès le moment que vous aurez ajouté le sené ; couvrez, laissez infuser deux heures, coulez ; ajoutez aloès en poudre, deux drachmes ; mêlez, & donnez une demi-dose aux plus forts moutons, & un quart de dose aux brebis.
Les pustules de la petite vérole affectent quelquefois si particulièrement certaines parties extérieures du corps de l’animal, qu’il importe de prendre un soin particulier de celles qui sont maltraitées. On ouvrira donc les pustules qui se seront fixées sur les paupières ou sur l’œil, dès qu’elles commenceront à blanchir, afin de ne pas donner le temps à la matière de creuser & de dénaturer ces parties, parce que nous voyons des moutons qui perdent un œil, & d’autres qui deviennent aveugles. Cela fait, on fera des lotions avec un collyre d’une décoction d’orge & de ronces, sur une pinte de laquelle on ajoute une drachme de vitriol blanc. Les lotions seront les mêmes, quant aux pustules qui viennent à l’anus, aux lèvres, au palais, &c. mais, eu égard à celles qui se forment dans les sabots, il faudra tremper le pied de l’animal dans l’eau chaude, dans laquelle il restera une bonne demi-heure, après quoi on ouvrira les pustules ; & si elles sont fixées dans l’ongle, on extirpera la partie de la corne qui les recouvre, sans avoir égard au lieu, ni à l’endroit où elles siègent. L’opération faite, on appliquera sur la plaie parties égales de térébenthine de Venise & de jaune d’œuf, maintenues au moyen d’un plumaceau & d’un bandage.
Il est aussi d’autres pustules qui s’amoncèlent sur une partie du corps, & qui la gangrènent, si l’on n’y fait attention. Pour lors, les scarifications faites dans toute la longueur & toute l’étendue de la tumeur de la partie affectée, emportent tout ce qui est