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à ses accidens. (Voyez Charbon des Moutons)

Le clou n’est point dangereux, surtout s’il est traité de la manière suivante.

Traitement. Dès qu’il commence à paroître, il faut s’attacher à le conduire à suppuration. Pour cet effet, on doit couper la laine à l’endroit où siége la tumeur, & appliquer, sur la partie la plus élevée, un plumaceau chargé d’onguent basilicum, & continuer cette application jusqu’à ce que la suppuration soit établie. À cette époque, on plonge le bout d’un canif dans l’abscès, en ayant soin de presser doucement les parois de l’ulcère, pour en faire sortir le bourbillon. L’ulcère étant bien évacué, il faut le panser seulement avec des plumaceaux d’étoupes cardées, jusqu’à parfaite cicatrisation, en observant de laver la plaie, à chaque pansement, avec du vin chaud contenant du sel marin ou du sel ammoniac.

On ne sauroit trop s’élever contre les maréchaux qui font usage, dès l’apparition de quelques gros boutons ou clous sur le corps d’un cheval ou d’un mulet, des astringens les plus forts & les plus énergiques, tels que le vitriol, les acides végétaux & minéraux, &c. Une expérience malheureuse ne devroit-elle pas leur apprendre que l’emploi de ces substances est presque toujours dangereux entre leurs mains ? M. T.


Clou de rue, Médecine vétérinaire. C’est un clou que le cheval prend à l’écurie, ou dans la rue, ou à la campagne, qui pénètre dans la sole de corne, dans la sole charnue, & quelquefois jusqu’à l’os du pied.

Nous distinguons, d’après M. Lafosse, trois sortes de clous de rue ; le simple, le grave, & l’incurable.

I. Clou de rue simple. Le clou de rue simple, ou le premier, ne perce que la sole ou la fourchette charnue.

Traitement. On connoît qu’un clou de rue est simple, lorsqu’il ne sort pas du sang de l’endroit qui a été percé. Dans ce cas, on peut se dispenser d’appliquer aucun remède, parce que la guérison s’opère d’elle-même. Il en est de même de celui qui perce la fourchette, & qui va de biais pour gagner le paturon. La fourchette n’ayant point de sensibilité, il ne peut en résulter aucun danger. Quand même le clou auroit atteint la sole charnue, avec légèreté, l’expérience nous apprend que, sur vingt chevaux piqués ainsi, il y en a la moitié qui guérissent sans aucune application. Il est néanmoins prudent de pratiquer une petite ouverture, pour y introduire de petits plumaceaux, imbibés d’essence de térébenthine : il faut aussi ne pas manquer d’appliquer des cataplasmes émolliens sur la sole, dans la vue de l’humecter.

Mais si le clou a atteint l’os du pied, dans ce cas, il est essentiel, & même indispensable de faire une bonne ouverture à la sole de corne, ayant préalablement paré le pied bien profondément, parce que c’est là le vrai moyen de donner issue à l’esquille de l’os. L’ouverture faite, il faut mettre sur l’os, de petits plumaceaux imbibés d’essence de térébenthine. Le premier appareil ne doit être ôté qu’au bout de cinq à six jours, & le pansement renouvelé de deux jours l’un, jusqu’à ce que l’exfoliation soit faite ; ce qui se porte jusqu’au quarantième jour. La