Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/43

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pagnent les charbons de terre. D’accord avec tous les naturalistes sur la formation première du bitume en général, il croit que quelques courans de bitume ont pénétré en différens temps, différentes espèces de terre, ou de pierre qui se sont trouvées, à raison de leur dureté, plus ou moins imprégnées des qualités bitumineuses, ce qui a dû nécessairement former ces différences que nous remarquons dans la houille ou charbon de terre. Ainsi dans ce systême il n’est plus une espèce particulière de bitume, mais une terre pénétrée & minéralisée par le bitume. Ce systême si simple, explique assez facilement tout ce qui accompagne le charbon de terre. Ce courant de bitume vient-il à rencontrer une couche argileuse & à la pénétrer, on aura du charbon de terre argileux ; il sera au contraire calcaire, si la couche où le bitume se fixe n’est remplie que de terre calcaire & de coquilles, &c. &c.

Mines de charbon de terre. Ces courans, ces dépôts de bitume, quand ils sont d’une certaine étendue, deviennent des mines de charbon de terre plus ou moins propre aux arts, & que l’on exploite en grand. Il n’est pas de notre ressort de détailler ici l’exploitation d’une mine ; ce genre de connoissance est hors de la sphère à laquelle nous nous sommes astreints & nous mèneroit trop loin. C’est aux Auteurs qui en parlent, & qui ont écrit de grands traités sur cet objet, que le cultivateur doit avoir recours, si par hasard il est dans le cas d’en avoir besoin pour exploiter quelque mine qui se rencontreroit dans ses possessions.

Cependant, comme il est on ne peut plus intéressant de connoître les richesses du pays que l’on habite, ou celles des pays voisins, dont on peut tirer parti pour différens objets, nous croyons nécessaire d’indiquer ici les principales mines de charbon de terre répandues dans toute l’étendue de la France. Nous les distribuerons par provinces.

Hainaut François. Fresnes, Anzin près Valenciennes ; près Notre-Dame du Saint-Cordon, les Houillères du Vieux-Condé, Carnières.

Lorraine. Hargarthen, Grise-Borne, Dipenviller, Dothweiller.

Artois. Pernes-sur-la-Clarence, Bienvillers entre Arras & Dourleux.

Haute-Alsace. Val de Villers à deux lieues de Schelestat, Saint-Hippolyte à une lieue de la même ville.

Franche-Comté. Champagné, prévôté de Faucogney ; Lure, Saint-Hippolyte, Sainte-Agnès, Salins.

Bourgogne. Nole, entre Autun & Beaune ; Meillonaz, Montbar, Épinac, Geurse, Montcenis, Châtelaine, Blanzi, Toulon-sur-l’Arroux, Martenet, Saint-Berain, Saint-Eugène, Charmoy, Saint-Nizier-sous-Charmoy, Morey.

Lyonnois. Sainte-Foix-l’Argentière, Saint-Genis-Terre noire, Saint-Martin-la-Plaine, Saint-Paul-en-Jarest, Rive de Giez, Saint-Chaumont-sur-le-Giez, la Varicelle, le Grand-Floin, ou les Grandes-Flèches, Saint-Genis-les-Ollières, Dargoire-sur-le-Giez, la Catonnière, Tartaras, Mouillou, Gravenaut. (Cette dernière est abandonnée, ainsi que plusieurs autres, dont le feu brisou ou moffettes, & les eaux ont empêché l’exploitation.)

Forez. Saint-Étienne, Montsalson,