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quatre à cinq pouces : le bout du groin, les côtés de la tête, les environs des oreilles, la gorge, le ventre, le tronçon de la queue, ont très-peu de soies, & sont presque nus.

III. Des proportions du cochon. Un cochon, d’une taille ordinaire, doit avoir quatre pieds deux pouces de longueur, prise depuis le boutoir, jusqu’à l’origine de la queue ; un pied un pouce de longueur dans la tête, prise depuis le boutoir, jusque derrière les oreilles ; & deux pieds de circonférence, prise au-dessus des yeux ; six pouces de longueur dans le col, & deux pieds de circonférence ; deux pieds un pouce de hauteur, depuis le sol jusqu’au garrot, & deux pieds deux pouces & demi, depuis le bas du pied, jusqu’au-dessus de l’os des hanches ; deux pieds dix pouces de circonférence, dans le corps, prise derrière les jambes de devant ; trois pieds cinq pouces au milieu du corps, à l’endroit le plus gros ; & deux pieds onze pouces de devant les jambes de derrière.


CHAPITRE II.

Du choix du Verrat & de la Truie ; de l’accouplement & de l’accouchement ; des soins de la Truie après l’accouchement ; manière de nourrir les cochons, & de les engraisser.


I. Du choix du verrat & de la truie. Le cochon mâle est appelé verrat ; la femelle, truie.

Le choix d’un bon verrat n’est point indifférent pour la propagation de son espèce : il doit avoir des qualités corporelles qui annoncent sa vigueur. Il faut donc qu’il ait la tête grosse, le groin court & camus, de grandes oreilles, des yeux ardens, le col épais & gros, une quarrure large & arrondie, des jambes courtes & fortes ; le ventre évidé ; des poils rudes & hérissés sur le dos, le poil noir, & les testicules gros.

La truie doit avoir une belle encolure, le ventre large, les mamelles pendantes & un naturel tranquille.

II. De l’accouplement & de l’accouchement. La truie est en chaleur presque toute l’année : elle peut faire des petits deux fois par an, en la faisant saillir en novembre, quand on veut avoir des petits au mois de mars ; & au commencement de mai, si l’on veut en avoir avant l’hiver. Si on la faisoit saillir en juin ; comme elle ne porte que cinq mois, les cochons qui en proviendroient, naissant au mois d’octobre, n’auroient pas le temps de se fortifier avant l’hiver, &, par conséquent, ne seroient jamais beaux.

Dès que la truie est pleine, il faut la séparer du verrat, & l’enfermer dans une soue ou une étable, sans quoi le verrat pourroit la blesser, & même dévorer ses petits. On doit encore la bien nourrir, lors de l’accouchement, pour empêcher qu’elle ne mange elle-même ses cochonneaux. L’étable où elle sera enfermée, doit être bien pavée, les murs bien solidement construits : on y tiendra, & on renouvellera souvent la litière, & on la nettoiera soigneusement de tout fumier.

III. Des soins de la truie après l’accouchement. On doit nourrir amplement la truie, quand elle a cochonné, avec un mélange de son, d’eau tiède, & d’herbes fraîches ; ne lui laisser que les petits que l’on veut nourrir, & vendre les autres ; garder