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col, est la fistule. Elle est occasionnée lorsque le maréchal, peu instruit, ou mal-adroit, en saignant un cheval ou un bœuf, pique, avec sa flamme, sur une valvule. On remarque alors à l’endroit où la saignée a été pratiquée, une élévation en forme de cul de poule, d’où il suinte une humeur roussâtre. La veine jugulaire se durcit en cet endroit ; & au milieu du cul de poule on observe un petit point rouge. C’est ce que nous appelons fistule.

Traitement. Pour s’assurer encore mieux de l’existence de la fistule, le chirurgien vétérinaire doit se servir de la sonde. La sonde cannelée, introduite dans le trou du cul de poule, il sondera la veine dans toute l’étendue de la tumeur. C’est le vrai moyen de faire évacuer la matière qui y est contenue, & la lymphe qui y séjourne. Il prendra garde de ne point pousser la sonde au-delà de la petite tumeur, de crainte d’occasionner une hémorragie qui pourroit avoir lieu, d’autant plus que la saignée auroit été pratiquée près des glandes parotides, d’où les veines jugulaires partent, ce qui seroit un obstacle à la ligature. La veine étant donc ouverte dans la portion dure & tuméfiée, il fera sortir les couches de lymphe qui peuvent s’y trouver ; il passera aux bords de la peau deux ou trois cordons, pour maintenir l’appareil ; après quoi il introduira, dans le haut de la veine & ses parois, de petits plumaceaux chargés de digestif simple, qui seront maintenus par des plumaceaux secs, placés par-dessus, comprimés & contenus par les cordons passés au bord de la peau. L’escarre étant tombée au bout de quelques jours, il suffit, pour terminer la cure, de laver deux fois le jour la plaie avec du vin chaud. Il faut bien se garder, à l’exemple de plusieurs maréchaux de village, d’appliquer des boutons de feu sur le cul de poule : l’expérience prouve qu’un ulcère sinueux, tel que celui dont il s’agit ne doit être ouvert qu’avec l’instrument tranchant ; que le bouton de feu ne peut jamais assez ouvrir la plaie ; qu’au lieu de conserver la peau, qui est essentielle & nécessaire, il ne tend, au contraire, qu’à la détruire ; & qu’en un mot, le feu rendant la chute de l’escarre plus tardive, la maladie devient conséquemment plus longue. M. T.


COLCHIQUE ou TUE CHIEN. (Voyez, Planche 10, page 352) M. Tournefort la place dans la première section de la neuvième classe, qui comprend les herbes à fleur régulière en lys, d’une seule pièce, divisée en six parties, dont le pistil devient le fruit ; & il l’appelle colchicum commune. M. von Linné la nomme colchicum autumnale, & la classe dans l’hexandrie trigynie.

Fleur E, approchante, pour sa forme, de celle du safran. Sa corolle est divisée en six parties, son tube, alongé, & part de la racine. La fleur n’a point de calice, mais des spathes informes. On a représenté en B l’oignon coupé transversalement, pour faire voir les étamines au nombre de six, & le pistil divisé en trois, ainsi que la manière dont les parties de la fructification s’élancent de l’oignon.

Fruit C, capsule triangulaire, noirâtre, qui contient des semences. Cette capsule est coupée transversalement en F, & fait voir les graines G