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replanter. Qu’arrive-t-il ? On ouvre une fosse d’une largeur convenable ; on prend beaucoup de soins pour regarnir la place vide par un autre arbre, & cependant on est tout étonné, trois ou quatre ans après, de voir que cet arbre ne prospère pas ; que chaque année il décline, & qu’il périt enfin. La raison en est simple : les racines des gros arbres, voisins & bien portans, touchoient les bords de la fosse ouverte ; la terre, bien remuée, bien travaillée, & peut-être fumée, les a attirées ; elles y ont travaillé avec vigueur ; le sujet à base de coignassier étoit foible, & sa végétation a été relative à sa foiblesse. Il n’est donc pas surprenant que les racines des arbres bien portans & voisins soient, en vraies parasytes, venues absorber la nourriture de ce jeune arbre, & le rendre languissant en raison de la rapidité de leur accroissement.

L’arbre greffé sur coignassier donne, j’en conviens, plus promptement que l’arbre greffé sur franc, & ce n’est pas un petit avantage pour ceux qui aiment à jouir promptement. Quant à moi, qui aime une jouissance d’une longue durée, une égalité dans la force de mes arbres, & surtout à ne pas planter & arracher sans cesse, je préfère le franc : il ne s’écarte pas des loix de la nature, & l’on doit à la commodité & à l’avidité des marchands d’arbres, l’introduction des arbres sur coignassiers.


COIFFE. (Voyez Coeffe)


COL, Médecine vétérinaire. Nous comprenons ici sous ce nom, l’encolure, le col proprement dit, & le gosier.

L’encolure en forme la partie supérieure, & est garnie des crins ou de la crinière. (Quant à sa conformation extérieure, voyez Encolure.) Le col, proprement dit, en est la partie moyenne. C’est de cette partie que sort l’encolure : le gosier en est la partie antérieure, & s’étend depuis le dessous de la ganache, jusqu’à l’entre-deux des épaules.

Des maladies du col. Le col est exposé à l’enflure & à la fistule ; l’enflure est occasionnée par le frottement réitéré du collier, du joug, & autres corps durs ; les coups donnés avec violence sur le col, les piqûres faites avec des instrumens mécaniques, & par les morsures venimeuses de quelque animal.

Traitement de l’enflure. Si l’enflure est récente, on doit la frotter avec de l’eau salée : si, au bout de quelques jours, malgré ces remèdes, l’enflure ne paroît pas diminuer, il faut saigner l’animal à la veine du plat de la cuisse, pour s’opposer à tout ce qui pourroit affecter la trachée artère, les artères carotides & les veines jugulaires, dont l’inflammation, quelque médiocre qu’elle pût devenir, mérite la plus grande attention ; appliquer ensuite sur l’enflure des étoupes imbibées d’un mélange d’eau-de-vie & d’eau commune ; donner pour nourriture à l’animal, du son humecté, & pour boisson, de l’eau blanche. Par ce traitement, on évite la suppuration, ordinairement fâcheuse, lorsqu’elle intéresse le tissu cellulaire des muscles du col.

L’enflure du col, qui vient à la suite de la morsure d’une bête venimeuse, exige un traitement analogue & particulier. (Voy. Morsure)

La seconde maladie qui affecte le