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de rebords, ne peuvent jamais être parfaitement nettoyés : si on leur donne huit pouces de profondeur, le rebord est inutile.

D’autres se servent de paniers : il faut, chaque année, en remplacer le quart à peu près ; & cette dépense, sans cesse renouvelée, ne laisse pas que d’être onéreuse. Ces paniers nichent encore plus surement la vermine, que tous les bois quelconques.

Dans certains endroits, on construit exprès des pots de terre : le pigeon y est bien à son aise ; mais il est difficile de placer les échelles pour nettoyer le colombier, & on en casse beaucoup.

Quelques-uns construisent les boulins avec de grandes briques de dix pouces de longueur, sur six de largeur, (elles sont trop étroites ; il faut au moins huit pouces) & les placent en triangle. De cette manière, il y a autant de plein que de vide, puisque la partie du triangle, dont la pointe est en bas, ne sauroit convenir au pigeon qui niche, & il lui seroit impossible de couvrir ses petits pendant le temps de l’incubation. J’ai vu ces mêmes briques, placées de façon que les quatre, réunies par leur bout, formoient autant de carrés. Cette méthode est préférable à la précédente.

Dans les pays où le plâtre est commun, c’est-à-dire, peu cher, on peut employer, pour la construction des boulins, la manière suivante, surtout pour les colombiers de forme carrée. On s’en sert pour les tours rondes ; mais chaque boulin offre un pan coupé dans sa réunion avec le boulin suivant. Cette construction me paraît réunir tous les avantages.

Il faut se pourvoir d’un nombre de tuiles creuses, proportionné avec la grandeur & la hauteur du colombier. Telles sont celles destinées à recouvrir le faîte des maisons, que, dans quelques endroits, on nomme chanées ou cottières. Elles différent des tuiles ordinaires, en ce que celles-ci n’ont que douze à quatorze pouces de longueur, sur six de largeur, dans la partie supérieure ; les cottières, au contraire, ont dix-huit pouces de longueur ; huit dans leur plus grande largeur, & sept dans le bas. D’ailleurs, ces proportions varient suivant les lieux ; celles que j’indique sont à préférer.

À la hauteur de quatre pieds au-dessus du plancher, on commence par maçonner une banquette tout autour du colombier : son épaisseur sera de quatre à six pouces, sa largeur de douze. Huit pouces sont destinés à supporter la tuile, & il reste quatre pouces de rebords. On peut, pour plus grande sureté, former, en dessous de la banquette, une espèce de voûte ou de pan coupé, en plâtre, sur la hauteur d’un pied ; la larder de morceaux de tuile & de bois. Lorsque la banquette est finie, on pose à plat, par-dessus & contre le mur, la première rangée de tuiles, & on noye le dessous & les côtés dans le plâtre. L’extrémité la plus étroite de chaque tuile est en recouvrement de deux pouces sur la partie la plus large de la tuile suivante. Sur la partie de ce recouvrement, on monte de champ un petit mur de plâtre & de morceaux de brique, de deux pouces d’épaisseur, sur huit pouces six lignes de profondeur ; de façon que le bord des tuiles soit recouvert par le plâtre. Sur