Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/482

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renferme des semences F, aplaties, lisses & luisantes. Lorsque ce fruit a acquis sa maturité, si on le touche en le soulevant, il élance, avec force, un suc fétide, qui entraîne la majeure partie des semences : le vent suffit souvent pour le détacher de la tige.

Feuilles, en forme de cœur, en forme d’oreilles par leur base, arrondies au sommet, velues en-dessous, & leur pétiole couvert de poils.

Racine A, épaisse de deux à trois pouces, longue d’un pied, fibreuse blanche, charnue.

Port. Les tiges épaisses, piquantes, rudes, couchées sur terre & sans vrilles, comme les courges, les melons, &c. : les fleurs naissent des aisselles des feuilles.

Lieux. Les terreins sablonneux, pierreux, les décombres : cette plante est commune dans les provinces méridionales ; elle fleurit en juin, juillet & août.

Propriété. Cette plante est connue dans les boutiques, sous le nom d’elaterium : la racine est amère, nauséeuse ; le suc du fruit amer & fétide. Toutes les parties de la plante sont purgatives ; les racines plus que les feuilles, moins que les fruits. Le suc des fruits, exprimé, purge avec violence, procure une copieuse évacuation de sérosités, cause des coliques vives, des épreintes, & souvent l’inflammation des intestins : l’extrait de son fruit, quoique moins actif, ne peut être employé légèrement, & encore moins la racine.

Usage. La dose d’elaterium est, pour l’homme, depuis un grain jusqu’à deux ; on s’en sert ordinairement pour aiguillonner les autres purgatifs. Le suc, appliqué extérieurement, amollit les tumeurs dures. Quoique ce remède ait été régulièrement vanté par les anciens, il vaut mieux recourir à des purgatifs plus doux, même pour les animaux.


CONCRÉTION. On peut appeler ainsi ces espèces de petits graviers si communs dans les coins, dans les poires de bon chrétien, &c.


CONDENSATION, propriété de l’air. (Voyez ce mot) Cette modification de l’air atmosphérique, agit plus ou moins sur tous les corps de la nature : le vin, dans le tonneau, occupe moins d’espace ; les plantes sont plus resserrées, sont plus petites, &c.


CONIFÈRE. (arbre) Mot consacré aux arbres dont le fruit approche de la figure d’un cône ; tels sont le pin, le sapin, le mélèze, les cèdres, &c.


CONQUE. Mesure pour les grains, employée à Bayonne & dans les environs : on s’en sert également pour le sel. Une conque de froment pèse soixante-dix livres ; trente conques font le tonneau de Nantes, qui revient à neuf septiers & demi de Paris.


CONSOUDE. (grande) Planche 12, page 463. M. Tournefort la place dans la quatrième section de la seconde classe, qui comprend les herbes à fleur d’une pièce, en forme d’entonnoir, dont le fruit est composé de semences renfermées dans le calice, & il l’appelle symphitum consolida major, flore purpureo : M. von Linné la nomme symphitum