Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/483

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officinale, & la classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur B, formée d’un seul pétale en tube, renflée vers son extrémité, divisée en cinq segmens. C représente le pétale ouvert, sur lequel sont attachées cinq étamines : le pistil fort du fond du calice D, également découpé en cinq.

Fruit. Au fond du calice, on trouve quatre semences E, renflées vers le milieu, aiguës à la pointe, & rejointes, en cette partie, avant leur maturité.

Feuilles ovales, alongées en forme de lance, rudes au toucher, & dont la base court sur la tige.

Racine A, épaisse, fibreuse, charnue, noire en dehors, blanche en dedans, visqueuse, gluante.

Port. La tige s’élève à peu près à la hauteur d’un pied & demi ; elle est creuse en dedans, velue, rude au toucher : les fleurs sont purpurines, quelquefois d’un blanc jaune ; elles naissent au sommet, disposées en épi ; les feuilles sont placées alternativement sur les tiges.

Lieu. Les prés, les bois, la plante est vivace, & fleurit en mai & juin.

Propriétés. Le suc des feuilles & de la racine est mucilagineux ; cette plante est spécialement vulnéraire, astringente & antidyssentérique. La racine calme la soif causée par l’âcreté de la salive, quelquefois tempère la chaleur des poumons, modère la toux causée par des humeurs âcres, diminue l’expectoration ; elle est indiquée dans le pissement de sang essentiel, dans l’hémorragie par le nez, le flux hémorroïdal trop abondant, les pertes immodérées, les fleurs blanches avec excès ; souvent calme la diarrhée oçcasionnée par de violens purgatifs. Il est douteux qu’elle soit d’un grand secours dans l’ulcère essentiel du poumon, dans ceux des reins & de la vessie. Extérieurement on applique le suc de la racine, ou sa décoction, sur les plaies qu’on veut cicatriser. La charpie, & une compresse imbibée d’eau simple, produiroient le même effet.

Usage. On donne la racine mondée & séchée, depuis une drachme, jusqu’à une demi-once, en décoction dans huit onces d’eau ; les fleurs desséchées, depuis demi-drachme, jusqu’à une drachme, en infusion dans cinq onces d’eau.

La dose, pour l’animal, est de demi-once de la racine en poudre, & en décoction, de deux onces sur deux livres d’eau,


CONSOUDE. (petite) Voyez Bugle.


CONSTIPATION, Médecine rurale. C’est la rétention des matières stercorales dans les boyaux ou intestins, passé le terme présent par la nature.

Les matières stercorales sont le résultat de la digestion ; elles descendent lentement, en suivant toutes les circonvolutions des intestins, & sont enfin expulsées au dehors.

Lorsque ces matières sont retenues dans les intestins, plus longtemps qu’il ne le faut, il s’ensuit plusieurs incommodités : elles se durcissent & s’altèrent ; elles occasionnent de violens maux de tête, quelquefois même des coups de sang, parce qu’elles pressent sur les vaisseaux sanguins, & font remonter le sang vers la tête. Elles donnent naissance aux hémorroïdes, en empêchant le retour du