Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/490

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personnes qui ont des ulcères pendant la peste, n’en sont presque jamais attaqués. Si le séton n’a pas toujours des succès heureux, c’est moins à ses propriétés délétères & dangereuses, qu’à l’intensité du mal, qu’il faut rapporter son insuffisance.

12°. De diminuer la nourriture des animaux, de la réduire d’un tiers, de mêler au fourrage sec, des herbes fraîches, telles que le chiendent, la laitue, l’oseille, la poirée, le laiteron, la mauve, la scorsonère, &c. de faire une eau blanche nitrée, en employant deux onces de nitre sur dix pintes d’eau ; de les étriller & frotter, deux fois par jour, avec des bouchons de paille trempés dans du vinaigre, où l’on aura fait infuser quelques gousses d’ail ; de leur rafraîchir les entrailles par des lavemens des plantes ci-dessus, & de les faire saliver avec des nouets.

Tels sont les moyens préservatifs contre la contagion : ils demandent, comme on le voit, de l’exactitude, de la vigilance & de l’activité de la part des agriculteurs. Pourroient-ils méconnoître des secours aussi précieux, aussi puissans, aussi salutaires, qu’on leur indique si généreusement ? M. T.


CONTOURNÉ, se dit d’une ou de plusieurs branches qui s’écartent de l’ordre naturel, & auxquelles on a donné une tournure gênée ou forcée : ces branches produisent un mauvais effet à la vue, & dérangent la sève dans sa circulation.


CONTRACTION. Diminution de l’étendue des dimensions d’un corps ou d’un resserrement de ses parties. M. Roger de Schabol a fait l’application de ce mot à différens objets du jardinage : il appelle une branche contractée, lorsqu’aulieu d’être suivant l’ordre de la nature, elle est gênée, forcée ou torse.

J’ajoute que le mot contraction a, dans le jardinage, le même sens que dans la physique. Lors des grandes sécheresses, des vents violens, des rayons brûlans du soleil, des grands froids, &c. tous les végétaux se contractent, toutes leurs parties perdent leur mobilité & leur ressort ; de même, quand l’impression de l’air les frappe trop vivement : c’est ce qui arrive, sur-tout aux arbres qu’on fait voyager, aux plantes trop long-temps hors de terre avant d’être replantées ; alors la peau se flétrit, & toutes les parties, tant internes qu’externes, se contractent : pour y remédier, nous baignons ces arbres pendant une demi-journée, ou pendant une nuit ; puis nous les laissons ressuyer une couple d’heures, afin de ne point faire une sorte de mastic avec la terre sur les racines, après quoi nous plantons. Nous faisons plus : après avoir planté, nous arrosons amplement en différens temps, & peu à peu l’arbre ne se sent plus de sa contraction.


CONTRE-ALLÉE. (Voyez Allée)


CONTRE-ESPALIER. Haie ou treillage formé par des arbres placés en avant d’un espalier : on leur donne communément quatre pieds de hauteur. Est-il dans la bonne règle du jardinage d’établir ces contre-espaliers ? Je ne le crois pas ; l’expérience a prouvé que les pêches y réussissent mal, que les