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Il faut faire vomir le malade ; il n’est pas fort aisé de faire avaler les remèdes aux petits enfans, il faut absolument les tromper dans l’administration des remèdes ; & on réussira parfaitement dans le but qu’on se propose, s’ils sont plus indociles que de coutume, en usant des moyens suivans : on fera infuser vingt-quatre ou trente-six grains d’ipécacuanha dans une chopine d’eau bouillante ; on masquera cette infusion avec un peu de lait & de sucre, &, de temps en temps, on en fera boire une tasse au petit malade. Lorsque le vomissement paroît, on cesse l’usage de l’infusion, & on en règle l’usage sur les degrés, & sur la nature du vomissement. Il suit deux effets avantageux de ce remède ; l’estomac est débarrassé de la cause matérielle de la coqueluche, & la respiration est rétablie. On purge ensuite le petit malade avec le sirop de rhubarbe.

Il est important de défendre absolument l’usage des substances grasses & huileuses ; abus dans lequel on tombe tous les jours.

Si le petit malade ne veut point faire usage de sirop de rhubarbe, on emploie encore le stratagême, & on le purge avec les feuilles de sené, cuites dans les pruneaux.

Si le mal persiste, on a recours au kermès minéral : on le donne à la dose d’un quart de grain, trois fois par jour, mêlé avec du sucre dans une cuillerée de bouillon ou de tisane, dans l’âge d’un an, & à la dose de demi-grain, à l’âge de deux ans.

Si, malgré ces moyens, la coqueluche persiste opiniâtrément, il faut avoir recours aux calmans : on donne le laudanum à la dose de trois, quatre, cinq & six gouttes. Si la toux étoit trop forte, & menaçoit de rompre quelques vaisseaux, il faut tirer un peu de sang. Mais rarement on est obligé d’en venir à cette extrémité, lorsque les moyens que nous avons indiqués ont été exactement suivis. Quand la coqueluche est négligée, & qu’elle règne épidémiquement, elle emporte un très-grand nombre d’enfans.

Il arrive encore quelquefois que la coqueluche résiste à tous les remèdes ; alors il faut appliquer les vésicatoires, & elle disparoît.

Si la fièvre paroît, on la combat avec le quinquina & le castoreum ; le premier, à la dose de huit à dix grains, & le second, à deux ou trois gouttes ; mais il faut avoir fait précéder les remèdes dont nous avons parlé plus haut, sur-tout l’ipécacuanha. M. B.


COQUERET ou ALKEKENGE. (Pl. 12, page 463.) M. Tournefort le place dans la septième section de la seconde classe, qui comprend les herbes à fleur en entonnoir, en forme de rosette, dont le pistil devient un fruit mou & charnu ; il l’appelle alkekingi officinarum. M. von Linné le nomme phisalis alkekengi, & le classe dans la pentandrie monogynie.

Fleur, d’une seule pièce. La corolle est un tube C, évasé à son extrémité, divisé en cinq segmens ; elle est représentée ouverte en B, & laisse voir cinq étamines attachées à ses parois ; D représente le pistil ; E, le calice d’où part le pistil.

Fruit. Baie renfermée dans une vessie membraneuse F : la baie est molle, ronde, charnue. En G, on la