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jardiniers se servent pour tracer des alignemens. Le cordeau est garni, à chacune de les extrémités, d’un piquet ou forte cheville d’un bois dur & pointu par le bas. L’économie exige d’entourer le haut d’une petite bande de fer, afin que sa tête n’éclate pas, lorsqu’on l’enfonce en terre à coups de masse ou de marteau. À six pouces au-dessous de l’anneau, le piquet est percé d’un trou dans lequel passe une cheville, qui excède chacun de ses côtés de la longueur de six pouces : l’homme qui aligne tient cette cheville des deux mains, & elle lui facilite les moyens de donner à la corde sa plus grande extension. Ces chevilles servent encore, lorsque l’ouvrage est fini, à rouler sur elles & tout au tour le cordeau. Si on le tient dans un lieu humide, on doit s’attendre, lorsqu’on voudra s’en servir, à le voir se tordre sur lui-même, parce que la corde sera renflée &, dans le besoin, on aura beau vouloir donner la plus grande extension à la corde, on n’y parviendra que lorsqu’elle aura perdu à l’air l’humidité dont elle est pénétrée. Un cordeau, tenu au sec, durera nombre d’années, & il sera bientôt pourri dans un lieu humide.


CORDE DE FARCIN. (Voyez Farcin)


CORDIAL. On donne ce nom à tous les remèdes qui rétablissent les forces. Du vin bon & très-vieux est le meilleur cordial pour ceux qui en boivent rarement. (Voyez Restaurant.)


CORDON OMBILICAL, Botanique. Nom tiré de l’anatomie du règne animal, & que l’on a appliqué à quelques parties des plantes chez lesquelles on a trouvé de l’analogie avec le cordon ombilical du fœtus animal. La partie principale que les botanistes désignent sous ce nom, est un petit filet ou pédicule qui attache les semences dans les différens péricarpes, & sur-tout dans la silique, & qui leur fournit la nourriture, jusqu’à ce qu’elles soient mûres ; mais il est une autre partie qui fait les fonctions du cordon ombilical plus directement, c’est le pédicule des lobes d’une graine, ou plutôt la radicule qui, après avoir jeté des filets dans les deux lobes, & s’être réunie dans un seul corps, soutient ensuite la plume de la graine. Ceci est trop intéressant pour bien entendre ce que nous dirons au mot germination, pour que nous n’entrions pas dans quelque détail.

Les lobes d’une graine, comme l’observe très-bien M. Vastel, doivent être considérés comme un vrai placenta. La radicule séminale qui s’y ramifie des deux côtés, représente la veine, les deux artères ombilicaux, & toutes les ramifications qui vont du fœtus au placenta par le cordon ombilical. La partie de la radicule qui va, du point de réunion des faisceaux de la radicule séminale à la plume, est donc exactement le cordon ombilical qui va des lobes au germe. La Figure 1 du mot Couche ligneuse, Pl. 15, rend ceci très-sensible. A est la fête de la radicule qui doit percer la terre avant que la plume B sorte d’entre les lobes E ; D est le pédicule de la plume, ou le vrai cordon ombilical, dont les ramifications s’appercoivent en CC. Toutes ces ramifications se réunissent au point A, pour former la radicule & le pédicule de la plume. Dans