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Ce mal est presque toujours suivi d’une inflammation de la conjonctive. (Voyez Conjonctive)

Traitement. On commence par saigner le cheval à la veine jugulaire, puis on le met à la paille, & à l’eau blanche, & on lui baume l’œil avec de l’eau fraîche seulement ; il faut bien se garder de suivre la méthode dangereuse de certains maréchaux, qui soufflent dans l’œil de l’animal des poudres corrosives, telles que le vitriol, &c. ; outre qu’après un ou deux jours d’une semblable opération, le cheval redoute l’abord de l’homme, & devient plus ou moins féroce & plus ou moins intraitable. Les remèdes caustiques & corrosifs, tendent à épaissir les autres couches de la cornée ; ce qui doit engager l’artiste, loin de recourir à un traitement aussi nuisible, à mettre en usage les légers résolutifs, tels que l’eau fraîche, ou bien l’eau vulnéraire M. T.


CORNICHON. (Voyez Concombre)


CORNICHON BLANC. Raisin. (Voyez ce mot)


CORNOUILLER, improprement appellé Male, (Pl. 14, p. 487) placé par M. Tournefort dans la neuvième Section de la vingt-unième classe, qui comprend les arbres & arbrisseaux à fleur en rose, dont le calice devient un fruit à noyau, & il l’appelle cornus hortensis mas. M. von Linné le nomme cornus mas, & le classe dans la tétrandrie monogynie.

Fleurs A, de couleur jaune, rassemblées dans une espèce de calice commun B, disposées en rose, composes de quatre pétales ovales & pointues. C représente une fleur vue de face ; D la fait voir par-dessous, & montre le calice particulier de la fleur ; E les quatre étamines environnant le calice.

Fruit F, le plus communément rouge, quelquefois jaune ou blanc dans certaines variétés ; G, son noyau ; H fait voir les deux loges qu’il contient, & I son amande.

Feuilles, simples, très-entières, ovales, terminées en pointe, jamais dentelées, relevées en-dessous par des nervures saillantes.

Racine, ligneuse, rameuse.

Port, grand arbrisseau qui jette beaucoup de rameaux ; son écorce est verte ou cendrée, son bois dur, ses fleurs disposées en manière d’ombelle, enfin, ses feuilles opposées.

Lieu, les bois, les haies, fleurit en mars, avril & mai.

Propriétés. Ses fruits sont appelés cornes, cornouilles, sont sans odeur, d’une saveur légèrement acerbe & un peu austère, ainsi que les feuilles & l’écorce ; l’on peut manger les fruits, ils sont rafraîchissans & astringens ; les feuilles & les boutons sont acerbes & dessicatifs.

Le fruit sec & réduit en poudre, se donne à l’homme, à la dose de demi-once en infusion dans huit onces d’eau, & d’une once dans une pinte d’eau pour l’animal ; extérieurement on emploie les boutons & les feuilles en décoction. Ce remède est contraire aux estomacs délicats. On mêle encore avec succès les cornouilles dans le vin, pour arrêter les dévoiemens ; il faut dix livres de fruit sur cent livres de bon vin ; on laisse le tout fermenter pendant quinze jours, après quoi on soutire dans des bouteilles qu’il faut bien boucher.