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que nous puissions, même dans nos provinces, & nos positions les plus méridionales, élever le cotonnier arbre ; cependant on lit dans le Journal éconnomique, année 1765, p. 301, qu’un particulier de Marseille y a semé les graines du cotonnier des Antilles, qu’elles ont produit des arbrisseaux, dont il n’avoit point encore pu en recueillir le fruit. S’il y a un moyen de réussir pour la naturalisation de cet arbre, c’est par les semences ; peut-être réussira-t-on, à la longue, à force de répéter les semis, à l’accoutumer à nos climats.

On lit, dans le supplément du Dictionnaire encyclopédique, au mot cotonnier, que tout terrein convient à ce dernier, dès qu’il est une fois hors de terre ; quand il est parvenu à la hauteur de huit pieds, on lui casse le sommet, & il s’arrondit. On coupe aussi la branche qui a porté son fruit à maturité, afin qu’il renaisse, des principaux troncs, de nouveaux rejetons, sans quoi l’arbrisseau périt en peu de temps : c’est pour la même raison qu’on coupe le tronc tous les trois ans, afin que les nouveaux jets portent un coton plus beau & plus abondant. On choisit pour cela un temps de pluie, afin que les racines donnent plus de pousse. L’arbre donne du coton au bout de six mois : il y a deux récoltes, une d’été, une d’hiver ; la première, qui est la plus abondante & la plus belle, se fait en septembre & en octobre ; l’autre, qui se fait communément en mars, est moins avantageuse, par rapport aux pluies qui salissent le coton, & aux vents qui fatiguent l’arbre.

Pour bien cueillir le coton, un nègre ne doit se servir que de trois doigts ; & pour ce travail, il n’a point besoin que d’un papier, dans lequel il met le coton, qu’on expose ensuite au soleil pendant deux ou trois jours ; après quoi on le met en magasin, prenant garde que les rats ne l’endommagent, car ils en sont fort friands ; on se sert ensuite de moulins à une, deux, quatre passes pour l’éplucher, & pour en séparer la graine, puis on les emballe.

Le cotonnier herbacé se sème dans un champ labouré, & il est bon à couper environ quatre mois après ; on dit qu’il faut arroser la graine avec de l’eau & de la cendre, pour l’empêcher d’être rongée des vers.


COTONNEUX. Se dit des feuilles, des tiges, des fruits, &c. dont l’écorce ou l’épiderme est couverte d’un duvet, imitant le coton, c’est à-dire, couverte de petits poils si serrés, que la vue ne les distingue pas séparément, mais que le tact annonce… On dit encore qu’un fruit est cotonneux, lorsqu’il est pâteux & sans goût,


COTYLEDON, Botanique. Ce mot a deux significations en botanique. 1°. Il désigne les parties de la semence, qui enveloppent le germe & la radicule, & alors il prend le nom de lobes. 2°. Il désigne les deux premières feuilles qui sortent de terre avec la tige, & que l’on nomme quelquefois feuilles séminales. Sous ces deux acceptions, les cotylédons méritent tout l’intérêt du philosophe curieux, d’étudier la nature & de la suivre dans sa marche. Nous allons examiner