Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/554

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la maladie à laquelle nous donnons le nom de peignes. (Voyez Peignes) Il en est une autre qui se manifeste par des petites crevasses autour de la couronne, que nous connoissons sous le nom de mal d’âne. (Voyez Mal d’âne) M. T.


Couronne, Couronner un arbre. Je vais emprunter cet article de la Théorie du jardinage, de M. l’Abbé Roger de Schabol, parce qu’il est singulièrement bien fait & très-instructif. « Couronner un arbre, suivant le dicton universel des jardiniers, c’est tailler toutes les branches fortes ou foibles à la même hauteur, de façon que tout arbre taillé présente, par en haut, une surface égale ; ils taillent par conséquent une branche qui a six pieds de haut & un pouce de grosseur, par supposition, à six pouces seulement, & une qui n’est pas plus grosse qu’un fétu, également à six pouces : voilà donc l’arbre couronné, & le jardinier se mirant dans son ouvrage, est bien content de lui-même. Or, qu’arrive-t-il ? À la pousse, la grosse branche, réduite à six pouces, dont le canal regorge de sève, fait des jets prodigieux ; la petite, au contraire, dont le diamètre est très-circonscrit, & qui, par conséquent, ne peut contenir qu’une quantité de sève très-bornée, fait des jets fluets & mesquins. Que devient donc alors le couronnement fait à la taille ? Un tel arbre, pendant l’hiver, & dans le temps où l’on ne fréquente pas les jardins, paroît couronné & symétrisé, & lors de la pousse, il est hideux & épaulé, & souvent pour toujours. Le principe & la règle, qui ne sont autres que le bon sens, c’est de tailler chaque branche suivant sa force, sauf, lors de la pousse, de la rabattre & la ravaler. Il faut avouer que la pratique du jardinage est bien informe, & que par-tout règne, dans cet art, l’ignorance grossière & la stupidité.

Il est encore un autre couronnement, où la routine n’agit pas moins à rebours du bon sens ; savoir, de tailler aussi dans le même goût, à l’égalité, toutes les pousses du tour des buissons, ; & c’est ce que les jardiniers vulgaires appellent double couronne : suivant notre méthode, on ne taille point les branches du tour ; mais on casse, sauf à rapprocher. » (Voyez ce mot)


Couronne impériale ou fritillaire. Voyez Planche 14, p. 487. M. Tournefort la place dans la quatrième section de la neuvième classe, qui comprend les herbes à fleur régulière en lis, formée par six pétales, & dont le pistil devient le fruit, & il l’appelle corona imperialis. M. von Linné la nomme fritillaria imperialis, & la classe dans l’hexandrie monogynie.

Fleur D, en forme de cloche, composée de six pétales E, oblongue, parallèles évasés. À la base intérieure de chaque pétale, on trouve un nectaire hémisphérique, concave, creusé en forme de petite fosse remplie d’une liqueur mielleuse : le pistil C est composé d’un seul ovaire, les étamines sont au nombre de six.

Fruit F, divisé en trois loges, représenté en G, coupé transversalement, afin de démontrer l’arrangement des graines, planes d’un côté & un peu concaves en dehors.