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Les crampes souvent répétées dénotent le mauvais état du sang, & une maladie cachée du ventre & de la poitrine : il faut alors porter une attention réfléchie sur ces parties, & employer les remèdes convenables. M. B.


Crampe, Médecine Vétérinaire. Maladie dont le caractère principal est une roideur, ou la contraction d’une partie qui disparoît bientôt, mais qui est quelquefois très-douloureuse. Le jarret du cheval est la partie la plus sujette à la crampe, & elle arrive sur-tout, lorsqu’il sort le matin de l’écurie : la roideur est quelquefois si grande, que l’animal a beaucoup de peine à fléchir la jambe, ce qui provient, sans doute, de la circulation du sang qui comprime les filets nerveux.

La crampe passe ordinairement, lorsque le cheval a fait quelques pas. Il peut cependant arriver qu’elle dure un demi-quart d’heure ; dans ce cas, les frictions à rebrousse-poil, faites avec une brosse ronde, suffisent pour la faire cesser. M. T.


CRAPAUD, Médecine vétérinaire. (Voyez Fic à la Fourchette)


CRAPAUDINE, Médecine Vétérinaire. C’est une espèce d’ulcère provenant d’une atteinte que le cheval se donne lui-même à l’extrémité du paturon, sur le milieu de cette partie, en passageant ou en chevalant.

Ce mal se traite de même que l’atteinte simple. (Voyez Atteinte)


Crapaudine Humorale, Médecine vétérinaire. Celle-ci naît le plus souvent de cause interne, & elle est infiniment plus dangereuse que celle que nous venons de définir ; elle est située, comme l’autre, sur le devant du paturon, directement au-dessus de la couronne ; elle se manifeste par une espèce de gale d’environ un pouce de diamètre ; le poil tombe, & la matière qui en découle est extrêmement puante, & elle est même quelquefois si corrosive, & tellement âcre, qu’elle sépare l’ongle, & qu’elle provoque la chute de l’ongle ou du sabot. (Voyez Sabot) On doit concevoir, par conséquent, combien il importe de remédier promptement à ce mal.

Traitement. On y parvient aisément par les remèdes suivans. On doit débuter par les remèdes généraux, & non par l’application des topiques dessicatifs, plutôt nuisibles dans le commencement, que salutaires : il faut en conséquence, pratiquer une saignée à la veine du col, donner à l’animal des lavemens émolliens pendant trois jours, & des lavages de même nature, afin de le disposer au breuvage purgatif, qu’on lui administrera le quatrième jour de la saignée, le matin à jeûn, & dans lequel on n’oubliera point de faire entrer l’aquila alba, ou mercure doux. Selon les progrès du mal, on réitérera le breuvage purgatif, qui sera toujours précédé par beaucoup des lavemens émolliens & des boissons de même nature, d’autant plus nécessaires dans cette circonstance, qu’ils préviennent les tranchées & les coliques dangereuses que l’usage des substances purgatives occasionne presque toujours dans le cheval & les animaux de la même espèce. L’animal suffi-