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mouvement circulaire, afin de rassembler dans le milieu les ordures & les graines étrangères, & trop grosses pour passer par les trous ; enfin, on continue ce mouvement circulaire, jusqu’à ce qu’on ait enlevé tout grain étranger. Celui-ci est particulièrement destiné, après ce premier usage, à séparer la poussière & les petites graines. Cette manière d’opérer, qui demande un coup de main assez difficile pour jeter le grain hors du crible, & pour rassembler dans le milieu les grains étrangers, ne vaut pas l’opération du van, plus simple & plus expéditive. Il faut encore cribler de nouveau les grains séparés, parce qu’il a été impossible de les séparer de la masse du bon grain, sans en enlever beaucoup.


CRIN ou CRINIÈRE, Médecine Vétérinaire. Le crin ou la crinière est la partie supérieure de l’encolure, formée par les crins qui se montrent depuis la nuque jusques au garrot.

Les crins doivent être longs & en petite quantité ; l’encolure ne doit point en être surchargée, mais médiocrement garnie. Une crinière large & trop fournie gâte cette partie, & elle exige les plus grands soins de la part du laboureur. Elle est assez ordinairement trop épaisse dans les chevaux entiers : il est facile d’y remédier, en arrachant une certaine portion des crins qui la forment. Les chevaux de labourage, en qui ce défaut existe, sur-tout près du garrot, & à l’encolure desquels on observe quantité de plis, sont sujets à une espèce de gale qui corrode le poil, & fait tomber les crins. Cette espèce de gale est connue sous le nom de roux-vieux (Voyez Roux-vieux) M. T.


CRISES CRITIQUES. On a nommé crises ou combat, les différens efforts que fait la nature pour chasser hors du corps, la cause matérielle des maladies. Ces différens efforts donnent naissance à un changement en bien ou en mal, & établissent une différence entre les crises salutaires & celles qui ne le sont pas.

Les crises diffèrent entr’elles, en raison des lieux où elles se sont, ou par les voies ordinaires, c’est-à-dire par les selles, par les sueurs, par les crachats & par les urines, ou bien par d’autres voies comme par les dépôts.

Dans les fièvres malignes, il se forme quelquefois sous l’oreille une tumeur, vers le dix-septième jour de la maladie ; cette tumeur abscède, on nomme cette crise, crise par dépôt : on donne à cette tumeur le nom de parotide, parce qu’elle se fait dans une glande qui porte ce nom.

Les crises diffèrent encore, en ce que la matière qui sort, est de bonne ou de mauvaise qualité : les premières crises sont bonnes & favorables ; les secondes, au contraire, sont nuisibles.

Les crises diffèrent enfin, en raison des accidens qui les suivent ; il existe des crises salutaires, il en existe de très-pernicieuses : par exemple, si l’humeur qui alimente une fièvre simple, va se porter au cerveau, les accidens qui suivent ce déplacement de l’humeur, sont plus dangereux que ceux qui existoient, à cause de l’importance du cerveau.

Les anciens & leurs partisans enthousiastes, prétendent que, dans les maladies aiguës, il se fait une