Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/710

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& peu à peu le bois, qui auroit dans la suite formé une forêt, est anéanti. Que ceux qui sont dévorés du plaisir de la chasse, imitent l’exemple du grand Duc de Toscane, ce père du peuple, ce protecteur de l’agriculture ! Chez lui, toute bête fauve est fermée dans un parc, & il laisse à chacun la liberté de les tuer dans les campagnes, même sur les terres qui lui appartiennent.


CHARDON MARIE. (Voy. Pl. 1, page 43.) M. Tournefort le nomme carduus marianus albis maculis notatus vulgaris, & le classe dans la seconde section de la douzième classe. M. Von Linné le place dans la syngénésie polygamie égale, & l’appelle carduus marianus.

Fleur, composée de fleurons hermaphrodites dans le disque & dans la circonférence. Les tubes B sont égaux entr’eux, renfermés dans un calice renflé, écailleux ; ses écailles terminées en pointes cannelées, épineuses à leur extrémité & sur leurs bords. La fleur est d’une couleur violette-vineuse.

Fruit. Le calice tient lieu de péricarpe, & embrasse les semences C, brunes, couronnées d’une aigrette D, simple.

Feuilles. Elles embrassent les tiges par leur base ; elles sont triangulaires, terminées en fer de pique, épineuses, marquées de taches blanches.

Racine, longue, épaisse, succulente A.

Port. La tige s’élève depuis un jusqu’à deux pieds, cannelée. Les fleurs naissent au sommet ; les feuilles sont alternativement placées sur les tiges.

Lieux. Les terreins incultes, les bords des fossés. La plante fleurit en juillet & en août.

Propriétés. Les feuilles sont sans odeur, & d’une saveur légèrement amère, ainsi que la racine ; les semences sont un peu âcres ; elles sont sudorifiques, fébrifuges, apéritives. Les feuilles, les racines, & principalement les semences déterminent le cours d’une plus grande quantité d’urine. On a beaucoup vanté ses propriétés pour faciliter l’expectoration, calmer l’asthme pituiteux, modérer les pertes blanches, dissiper la jaunisse par obstruction des vaisseaux biliaires, l’hydropisie de matrice, de poitrine, &c. Il est permis d’en douter jusqu’après un nouvel examen.

Usage. Le suc exprimé des feuilles se donne depuis une demi-once jusqu’à six ; les feuilles récentes, depuis une once jusqu’à trois, en infusion dans cinq onces d’eau ; les semences triturées, depuis une drachme jusqu’à une once, en macération au bain-marie dans six onces d’eau ; la racine sèche, depuis demi-once jusqu’à une once, en décoction dans dix onces d’eau. On tient & on vend dans les boutiques une eau distillée de ses feuilles : l’eau de rivière produira le même effet, quoiqu’on la regarde comme anti-ulcéreuse, anti-cancéreuse, &c. C’est encore sans fondement qu’on a regardé la semence comme un spécifique contre la rage.


CÔNE, Botanique. Le cône est une espèce de péricarpe ou de fruit, qui contient les semences d’une famille d’arbres que l’on distingue sous le nom des conifères. Le cône, (voy. Fig. 8, Pl. 13, pag. 478) est un assemblage d’écaillés ligneuses, attachées tout autour d’un axe commun : ces