Page:Rozier - Cours d’agriculture, 1783, tome 3.djvu/75

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’ouverture des cornes, prise à leur extrémité, doit être de quinze pouces environ, afin que le conducteur ait toute la facilité, en s’appuyant, de tenir le sep dans son assiette au fond du sillon. Leur largeur, dans presque toute leur longueur, est de trois pouces sur un d’épaisseur. Cette longueur, quoique déterminée, ne doit point être constante, elle dépend de la taille du conducteur : si les manches sont trop hauts ou trop bas, il gouvernera mal à son aise sa charrue.

La longueur de la flèche ou de l’âge, est relative à l’espèce de charrue qu’on veut construire, & à la qualité du terrein qu’on a à labourer. Comme sa longueur rend la marche de la charrue plus aisée, & que l’attelage a moins de peine à tirer quand la flèche est longue, que si elle étoit courte, on comprend qu’il est nécessaire qu’elle soit plus longue pour un terrein fort, que pour un terrein léger. Quoique l’ouvrier doive principalement se régler sur la qualité du sol, pour donner à la flèche une longueur convenable, il peut cependant faire usage du principe que je vais indiquer pour déterminer sa longueur : il peut être appliqué assez généralement, sans craindre qu’il en résulte des erreurs essentielles dans la pratique.

Pour déterminer la longueur de la flèche, on prend une ligne horizontale indéfinie, sur laquelle on élève une perpendiculaire de douze pouces : à la distance de huit pieds de cette première perpendiculaire, on en élève une seconde de quarante-quatre ou quarante-cinq pouces : la diagonale qui rasera ces deux perpendiculaires jusqu’à couper l’horizontale, marquera, par son intersection, l’endroit où doit être la pointe du soc ; celle de la première perpendiculaire, l’endroit du bout de la flèche. Par ce principe, on a la longueur de la flèche, depuis sa pointe du soc jusqu’à son extrémité : le reste de sa longueur, c’est-à-dire, depuis la pointe du soc, jusqu’à son assemblage avec le sep ou les manches, ne dépend plus que de la distance qu’il y a entre le talon du sep & la pointe du soc, & de la proportion de la force moyenne du laboureur, pour la tendance du plan incliné de la charrue vers l’horizon, ce qui doit déterminer les deux parties de la flèche.

Dans la longueur de la flèche, il faut avoir encore égard à la hauteur des roues, parce que leur diamètre étant hors des proportions ordinaires, la flèche seroit trop élevée sur la sellette, si elle n’avoit que la longueur commune, qui est de six à sept pieds : le soc alors, dans bien des circonstances, ne pourroit pas prendre assez d’entrure.

La flèche des charrues légères ou sans avant-train, n’a communément que six pieds de longueur, qui est à peu près le double de celle que doivent avoir le sep & le soc réunis.

Le diamètre qu’on donne aux roues de l’avant-train, pris en dessous des jantes, est communément de vingt-deux à vingt-quatre pouces : pour les rendre plus légères, on réduit la longueur de la partie du moyeu qui est en dedans à deux pouces ; par ce moyen on donne plus de longueur à la traverse percée qui reçoit leur essieu, & qui supporte la sellette. Dans la plupart des charrues à avant-train, les deux roues ne sont