tortues, chancreuses, gommeuses, contre l’ordre de la nature, mortes ou mourantes, & on ne doit tirer que sur les bonnes ; ensuite les bourgeons surnuméraires, quoique branches fructueuses pour l’année suivante, & les gourmands inutiles. Après avoir fait choix de ceux qui sont le mieux placés, on en supprimera un entre deux, ou même deux de suite, suivant que la muraille est plus ou moins garnie. »
» Les mêmes règles doivent s’observer à l’égard des arbres en contre-espalier & en éventail, avec cette différence que les premiers étant moins gênés que ceux d’espalier, on peut leur laisser plus de bourgeons, & que les seconds qui présentent un double parement, demandent à être ébourgeonnés par-devant comme par derrière. Les buissons qu’on évide en seront dédommagés par la quantité des bourgeons bien placés au pourtour qu’on leur laissera. Il faut plus d’intelligence pour les ébourgeonner à propos, que les autres arbres. On coupera à ceux en plein-vent tous les bourgeons maigres qui poussent par pelotons, & on n’en laissera qu’un ou deux bien placés. On leur retranchera les pousses qui croissent & s’entrelacent, & certains gourmands qui emporteroient tout l’arbre, en appauvrissant leurs voisins. Élaguer peu à peu les bourgeons du haut de la tige, pour ne laisser que ceux qui doivent fournir une belle tête, est le moyen de n’avoir que des arbres chargés de fruits nombreux, gros & exquis, & qui présentent un coup d’œil charmant. »
« Un point capital de l’ébourgeonnement, relativement aux arbres en espalier, est de ne jamais abattre le bourgeon qui termine la branche, à moins qu’il ne fût manqué, & que celui de dessous ne fût meilleur. À la taille on rapproche, on resserre, on concentre ; à l’ébourgeonnement on ne peut donner trop d’extension aux arbres, quand ils poussent vigoureusement, & que tous les milieux sont garnis. Il se rencontre souvent de grosses branches de vieux bois, mortes depuis la taille du printemps, & qu’on ne sait si on doit abattre ou laisser. Je pense que de fortes incisions faites aux arbres en juin & en juillet, leur sont très-préjudiciables, & qu’elles doivent être remises à l’année prochaine ; néanmoins on peut diminuer la difformité, en palissant dessus ou à côté des bourgeons voisins. »
« Rien de plus ordinaire aux gourmands, que de produire à leur extrémité deux ou trois branches : on ne laissera que celle qui sera le plus avantageusement placée, & on coupera les deux autres. À l’égard des bourgeons que la nature place uniformément dans tous les arbres, pour servir de mères nourrices aux fruits, loin de les supprimer ou de les couper à deux ou trois yeux, un bon ouvrier les coulera le long d’une branche de vieux bois, ou les retournera en anse de panier sur le devant ou sur un côté. Cette difformité est passagère, elle disparoît lorsque le fruit est mûr, ou à la taille suivante. Les bourgeons que la gomme aura pris, seront raccourcis à un œil au-dessus du mal, afin qu’ils en poussent de nouveaux. »
« Point d’arbres ni d’arbustes qu’on ne puisse ébourgeonner, si on veut qu’ils prennent une figure régulière. Les cerisier, guigniers, bigarreautiers,